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28.04.23

Simplon : une école inclusive au service de la transformation numérique

       Célébrant ses dix années d’existence, Simplon est une école formant aux métiers du numérique qui a placé l’inclusivité au cœur de son modèle. Échanges avec son président et co-fondateur Frédéric Bardeau.

Quelle est l'histoire de Simplon ?

Tout a commencé avec l’ouverture d’une première école à Montreuil, puis le concept a essaimé…

Nous avons fait partie de la première génération de boot-camps à la française. Nous avons lancé Simplon en même temps que d’autres écoles du même type. Je pense notamment à l’École 42.

Notre objectif initial était d’attirer des profils plutôt éloignés de l’emploi afin qu’ils rejoignent le secteur de la tech. Nous n’accordons pas d’importance au CV et à l’expérience. Seules comptent l’appétence et la motivation de nos élèves. La formation est gratuite, inclusive, et rapide.

Acteurs de proximité, nous sommes présents dans les quartiers populaires qu’ils se situent en ville, dans les zones rurales, en Outre-mer ou encore dans les pays en développement voire dans des camps de réfugiés. C’est là une différence majeure avec certains de nos « concurrents » qui ciblent plutôt les grands centres urbains et des étudiants déjà diplômés.

Aujourd’hui, Simplon compte un peu plus d’une centaine d’écoles dans 22 pays. L’exportation de notre modèle n’est pas surprenante : les besoins du secteur numérique en termes de recrutement concernent la planète entière.

Depuis notre création, nous avons formé 26 000 personnes, dont 70 % ont trouvé un emploi dans les six mois qui ont suivi cette formation. Parmi nos élèves : 45 % de femmes, 12 % de réfugiés, 10 % de personnes en situation de handicap.

Quelle place occupent les enjeux ESG au sein de Simplon ?  

Nous évoluons dans un cadre juridique et fiscal assez particulier. Nous sommes une ESUS (entreprise solidaire d’utilité sociale). Il s’agit d’une entreprise commerciale à vocation sociale pleinement inscrite dans l’économie sociale et solidaire. En parallèle, nous avons un fonds de dotation et une association. Notre groupe obéit à des critères de gouvernance participative et à la recherche d’une lucrativité limitée. En outre, nous avons prévu un encadrement de l’échelle des salaires. Aujourd’hui, nous sommes certifiés ISO 26000.

Cette philosophie inclusive se manifeste également à travers nos contenus pédagogiques. Nous proposons notamment des cours consacrés à l’accessibilité numérique pour les personnes handicapées.

La gratuité des formations est l’une des spécificités de Simplon. Qui finance le cursus des étudiants de l’école ?  

Nous sommes soutenus par de multiples acteurs. Les régions, l’État (notamment via la Grande école du numérique), Pôle emploi, les OPCO (opérateurs de compétences) qui sont en quelque sorte les ‘‘banquiers de la formation’’. Nous sommes également soutenus à l’échelon européen et international notamment par l’UE, les grands acteurs de la tech , la Banque mondiale. Financent également nos formations des fondations ou des organismes philanthropiques intéressés par l’insertion des jeunes, des femmes et des réfugiés.

Quel regard portez-vous sur la fracture numérique ? Se résorbe-t-elle ? 

Nous avons commencé par assurer des formations de développeur sur le modèle des bootcamps. Rapidement, nous nous sommes aperçus que cela ne suffisait pas au vu du nombre de nos concitoyens se trouvant en situation d’illettrisme numérique. D’après un rapport publié par le Sénat en 2019, ce phénomène concerne 17 % de la population. 

  

Il faut dire que la transformation numérique, surtout si elle est menée rapidement, génère de la fracture numérique. Dès 2017, nous avons mis en place des formations pour donner à celles et à ceux qui le souhaitaient les clés pour maîtriser les rudiments du numérique. Ces formations permettent à leurs bénéficiaires d’apprendre à se servir d’un ordinateur et d’un moteur de recherche. Ceux qui souhaitent rejoindre notre école de code mais qui ne disposent pas de ces rudiments, peuvent donc obtenir ‘‘Compétences Informatiques Fondamentales’’ ou ‘‘CléA numérique’’, deux certifications reconnues au niveau national. 

 

La lutte contre l’illettrisme numérique est un combat sans fin.  D’autant que les nouvelles générations ne sont pas épargnées par ce phénomène. On observe en effet que les jeunes souffrent d’un déficit de maîtrise de l’usage professionnel du numérique. S’ils sont rompus à l’usage des réseaux sociaux, ils rencontrent des difficultés sur Word… 

 

Quid de ChatGPT et de son impact sur le métier de développeur ?

Nous avons intégré l’IA générative dans nos formations. Nous nous appuyons notamment sur l’outil Copilot qui est un assistant codeur conçu par Microsoft. Il est établi qu’une partie du métier de développeur est automatisable et remplaçable par une IA.

Écouter un client, faire des spécifications, répondre à un besoin, concevoir un algorithme, etc. Autant de composantes du métier de développeur qui ne seront pas remplaçables par une IA. Nous anticipons la montée en puissance de ChatGPT en adaptant nos contenus pédagogiques et en alertant également sur les défis éthiques que pose cette nouvelle technologie. ChatGPT est loin d’être la panacée…

Comment voyez-vous Simplon dans dix ans ?

Nous allons poursuivre notre engagement en faveur de l’inclusion. Nous sommes également attentifs à l’émergence de nouvelles compétences qui sont notamment liées à la blockchain et au métaverse, ou encore aux IA génératives. Nous allons continuer à adapter nos contenus pédagogiques à ces mutations.

Par ailleurs, nous souhaitons renforcer notre impact. Cela ne se fera pas en ouvrant de nouvelles écoles, mais en influençant les pouvoirs publics. En clair, nous voulons renforcer l’impact de Simplon sans faire grossir Simplon. Quels sont les leviers permettant à la méthode Simplon de prospérer ? Voilà un chantier prioritaire pour nous.

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