Le média des décideurs

Newsletter

Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
03.04.24

Predilife : la santé au cœur de la politique RH des entreprises grâce à la médecine prédictive

       Créée en 2004, Predilife est une société pionnière dans la conception et le développement de tests de prédiction destinés à prévenir les principales pathologies. Prévenir plutôt que guérir grâce à l’intelligence artificielle et au Big Data, c’est le parti-pris de cette entreprise qui œuvre pour que la médecine prédictive soit accessible à tous, notamment par le biais des entreprises. Rencontre avec son fondateur, Stéphane Ragusa.

Quelle est l’histoire de Predilife ? 

Il y a 20 ans, j’avais la trentaine et j’ai été confronté à une prise de poids significative. Désireux d’améliorer mon état de santé, j’ai cherché un outil en ligne capable d’évaluer les risques de maladies auxquels j’étais exposé, dans le double objectif de perdre du poids à court terme et de réduire les risques de maladie sur le long terme. J’ai très rapidement compris que rien de tel n’existait.

Par chance, à l’époque, je disposais d’un accès à des bases de données de l’Inserm (NDLR : l’Institut national de la santé et de la recherche médicale), qui suivait l’évolution de la santé de femmes et d’hommes sur des périodes allant jusqu’à 20 ans. C’est ainsi que j’ai saisi l’opportunité de développer l’outil dont j’avais besoin : j’allais utiliser ces data pour les corréler avec les facteurs de risques de maladies graves. En résumé, Predilife est le fruit d’un besoin personnel et de ma capacité technique à concrétiser ce projet ambitieux.

Pouvez-vous nous expliquer comment fonctionne Predilife et la médecine prédictive ?

Nous commercialisons auprès des entreprises pour le compte de leurs salariés des offres de bilans prédictifs du cancer du sein et multi-pathologies (cancer des poumons, cancer de la prostate, cancer du côlon, mélanome, maladies cardiovasculaires, etc.).

L’évaluation des risques de maladies graves s’effectue grâce à une consultation vidéo avec un médecin, suivie de l’envoi d’un kit de test salivaire à domicile. Ce dernier analyse votre susceptibilité génétique à développer certaines pathologies. Nous collectons également des informations sur vos antécédents personnels et familiaux afin d’affiner notre diagnostic (données cliniques, antécédents familiaux, mammographie selon profil). Suite à ces différentes étapes, l’un de nos médecins vous informe sur les maladies auxquelles vous pouvez être sujet et sur la nécessité (ou non) de débuter des dépistages précoces. Nous accompagnons nos clients de façon individuelle et personnalisée durant l’entièreté de ce parcours de dépistage.

À quelle cible Predilife s’adresse-t-il ? Le concept de médecine prédictive est-il voué à être démocratisé ? 

Aujourd’hui, Predilife n’est pas remboursé. Or, certains employeurs sont prêts à payer pour la santé de leurs salariés. C’est pour cette raison que nous nous concentrons sur les entreprises.

D’ailleurs, vendre aux salariés, c’est déjà démocratiser ce système. Les bilans de santé sont généralement réservés au top management des grosses sociétés : cela concerne 150 000 personnes par an. Les salariés, eux, sont 20 millions en France. Nous endossons donc pleinement notre rôle dans la démocratisation de la médecine prédictive.

Quelles craintes peuvent être rencontrées par les salariés dans le cadre des tests prédictifs réalisés ? Quel est l’impact psychologique des tests Predilife sur les patients ?

Assez naturellement, les patients peuvent être anxieux pendant l’attente de leurs résultats. Le paradoxe, c’est que lorsque le score de risque est très faible (et donc le protocole de suivi relativement standard), les gens sont presque déçus !

Concernant l’impact psychologique des tests Predilife, il a été mesuré scientifiquement au sein du centre européen de lutte contre le cancer Gustave Roussy. Ils ont sondé l’anxiété générée chez les femmes après l’annonce des risques de maladies : au bout de 4 heures, 6 mois, un an… Ce que l’on observe, c’est que leur anxiété diminue. En effet, les femmes qui sont à bas risque sont rassurées et les femmes qui sont à haut risque le savaient déjà un peu (notamment en raison de leurs antécédents familiaux, dans le cas du cancer du sein). Predilife objective le risque et recommande un protocole : ça les rassure et, ainsi, leur niveau d’anxiété diminue par rapport à la situation pré-risque. Lorsque l’on vous dit “vous avez un risque de maladie et voilà la solution”, ce n’est pas anxiogène.

En 2023, vous avez mené une étude en partenariat avec Ipsos. Cette enquête dressait un état des lieux de la prévention santé en entreprise et évaluait les actions, les attentes et les perceptions des décideurs et salariés à l’égard de celle-ci. Il en ressort que 80% des salariés pensent que l’entreprise est légitime à proposer des bilans de santé pour prévenir les risques de maladies graves. Les bilans de santé prédictifs vont-ils devenir un “must-have” pour les entreprises ?

Effectivement, les résultats de cette étude parlent d’eux-mêmes : 8 salariés sur 10 sont sensibles à la considération de la santé des employés par l’entreprise au moment de choisir la société dans laquelle ils souhaitent travailler. De la même manière, 92 % des salariés ayant bénéficié de Predilife recommandent nos bilans et environ 6 salariés sur 10 s’estiment plus engagés grâce à cet investissement de leur entreprise pour leur santé. Pour eux, c’est un acte bienveillant… et innovant.

Notre mission consiste à réduire les risques de survenance des maladies graves tout en faisant de la santé l’un des piliers essentiels de la politique RH des entreprises. Ces dernières font en effet face à des enjeux de taille : minimiser l’absentéisme au travail (qui n’a jamais été aussi fort), fidéliser les talents et gérer l’allongement de l’âge de départ à la retraite. Dans ce contexte, la prise en compte de la santé des employés par les entreprises va donc être, à l’avenir, un atout différenciant et nécessaire. D’ailleurs, la mise en place de ce type d’action permet aux sociétés de développer leur engagement en matière de santé, conformément à la loi du 2 août 2021 (NDLR : cette loi vise à renforcer la prévention primaire, c’est-à-dire d’encourager le développement au sein des entreprises d’une véritable culture de la prévention en agissant le plus en amont possible, avant la survenue de problèmes de santé). Tous ces éléments soulignent la pertinence de notre approche préventive.

Autres articles

Phenix, 10 ans d’engagement pour réduire le gaspillage alimentaire

Plusieurs constats sont à l’origine de la création de Phenix : des tonnes de produits sont gaspillés tous les jours, des millions de Français veulent consommer mieux et la planète est à bout de souffle. C’est ainsi que Jean Moreau a cofondé en 2014 cette start-up de référence dans la lutte contre le gaspillage. A l’aide de différentes solutions digitales, l’entrepreneur incite les consommateurs, les commerces ou encore les associations à participer activement à la réduction du gaspillage. Rencontre.

Lire l'article