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31.05.24

Ataxen : la reconversion des sportifs de haut niveau, un atout pour la société

       Aider la reconversion des sportifs de haut niveau, c’est l’objectif d’Ataxen, cabinet de conseil en stratégie de reconversion fondé et dirigé par Laurent Laynat depuis 2015. Une ambition louable et nécessaire quand on sait que de nombreux sportifs de haut niveau se retrouvent sans plan B à la fin de leur carrière, et que celle-ci s’arrête en moyenne à 35 ans.

Comment est née l’initiative d’Ataxen ?

J’ai toujours eu un fort intérêt pour le sport et ses bienfaits, en termes de socialisation, de santé et de plaisir procuré. Et je suis profondément convaincu que les sportifs de haut niveau sont un réel atout pour la société et le monde de l’entreprise, atout malheureusement encore sous-exploité. En France, on ne réalise pas à quel point ces profils sont des personnalités hors du commun. Ils se sont construits dans une démarche d’excellence, depuis leur plus jeune âge. Ils ont développé de réelles aptitudes, tout au long de leur carrière sportive : engagement sans faille, capacité de résilience, capacité à prioriser leurs objectifs, à mettre en place des process, forte capacité d’adaptation, bonne gestion des émotions… Autant de compétences précieuses et sur lesquelles on peut s’appuyer pour accompagner les sportifs en reconversion.

«  En France, on ne réalise pas à quel point ces profils sont des personnalités hors du commun. Ils se sont construits dans une démarche d’excellence, depuis leur plus jeune âge.»

Quand j’ai créé Ataxen, j’avais conscience de répondre à un vrai besoin : l’aide à la reconversion était insuffisante et inadaptée. Passé le bilan de compétences, les athlètes n’étaient quasiment plus accompagnés, et leur profil était mal compris par les recruteurs. Heureusement, les choses évoluent dans le bon sens : d’abord la loi du 27 novembre 2015 visant à protéger les sportifs de haut niveau et professionnels a permis de sécuriser leur statut juridique et social. Ainsi chaque fédération sportive doit assurer un suivi socioprofessionnel de leurs licenciés inscrits sur la liste des sportifs de haut niveau. Puis, en avril 2019, la création de l’Agence Nationale du Sport (ANS) et d’un volet « Haute Performance ». Enfin, en 2021, sous l’impulsion de l’ANS, ce sont les Maisons Régionales de la Performance (MRP) qui ont vu le jour, afin de porter une offre de proximité aux athlètes.

Ces dernières années, il y a aussi eu la création du « Pacte de Performance », dispositif qui permet aux entreprises d’accompagner les sportifs de haut niveau via une aide financière défiscalisée. De manière générale on perçoit un changement de regard sur les sportifs, que les JO Paris 2024 participent à accélérer.

Qu’est-ce qui fait une reconversion réussie ?

Une reconversion est réussie à partir du moment où l’athlète va pleinement réinvestir ses aptitudes et les aligner avec ses nouvelles motivations. L’enjeu est donc d’éveiller et de révéler l’athlète quant à ses possibilités en après-carrière et de lui ouvrir le champ des possibles.

Il n’existe pas de parcours type de reconversion, certains décident d’anticiper très tôt alors que d’autres font le choix de ne pas s’en préoccuper. Pour autant pour ces derniers, ça ne veut pas dire qu’ils ne réussiront pas à se renouveler. Chez Ataxen nous nous adaptons à chaque situation personnelle avec un programme sur mesure. Nous accompagnons les athlètes à travers différents programmes : bilan d’orientation et aide à la recherche d’emploi, stage d’immersion en entreprise, accompagnement à l’entrepreneuriat… Notre aide peut ainsi être très ponctuelle comme s’étendre sur plusieurs mois ou années, du bilan d’orientation à l’insertion professionnelle.

Les athlètes que nous accompagnons n’ont souvent pas eu l’occasion de poursuivre des études post-bac, ou ont arrêté leur cursus en plein milieu. Il est difficile pour un athlète de mener de front sa carrière sportive et ses études. Les sportifs de haut niveau doivent composer avec des séances d’entraînement quotidiennes, des soins, des déplacements réguliers pour participer à des compétitions les week-ends… Un emploi du temps chargé qui peut vite devenir incompatible avec la poursuite d’études poussées, même si de plus en plus d’écoles et d’universités proposent des cursus adaptés.

Comment accompagne-t-on les sportifs dans leur carrière en France aujourd’hui ?

Aujourd’hui, une partie des sportifs de haut niveau en France bénéficie du soutien de l’ANS et des pôles dédiés à la haute performance.

Sur les 6016 Sportifs de Haut Niveau listés, ce sont environ 3000 sportifs qui bénéficient d’aides financières personnalisées ou d’un dispositif socio-professionnel qui intègre une rémunération, via une convention d’aménagement d’emploi (CAE) dans le secteur public ou une convention d’insertion professionnelle (CIP) dans le secteur privé (chiffres du Ministère des Sports au 01/01/2024).

Les chargés de suivi socioprofessionnel au sein des fédérations et des Maisons Régionales de la Performance sont les 1ers interlocuteurs de l’athlète sur les questions d’orientation, de formation et de reconversion. Mais je note une forte disparité de moyens en fonction de chaque fédération et de compétences en fonction des interlocuteurs, pas tous formés à la gestion des talents et sans expérience de l’entreprise. Enfin, il y a quelques acteurs privés dont je fais partie.

«  A l’heure où l’on parle beaucoup d’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques, il serait opportun que l'attention ainsi apportée ne soit pas éphémère, mais qu'elle se traduise par un engagement durable, bien au-delà des éclats momentanés de visibilité.»

Coté entreprises et marques, on observe une très nette augmentation de « teams d’athlètes » créées en prévision des Jeux Olympiques et Paralympiques, mettant en lumière ces athlètes et influençant positivement l’engagement des marques et des sponsors. Cependant, la question de la pérennité de ces accompagnements demeure, soulignant la nécessité pour ces partenariats de transcender les succès immédiats pour envisager un soutien continu et adapté aux besoins de long terme des athlètes. 

A l’heure où l’on parle beaucoup d’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques, il serait opportun que l’attention ainsi apportée ne soit pas éphémère, mais qu’elle se traduise par un engagement durable, bien au-delà des éclats momentanés de visibilité. Certaines entreprises comme la FDJ, la SNCF ou le groupe BPCE pour ne citer qu’eux, l’ont bien compris, mettant à disposition des plans favorisant l’insertion professionnelle post carrière sportive.

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