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16.05.23

Fermob : « Hisser le savoir-faire français sur la scène internationale »

       En quelques décennies, l’entreprise Fermob s’est imposée comme un pilier du marché du mobilier d’extérieur. Échanges avec Bernard Reybier, son président depuis plus de 30 ans.

Quelle est la genèse de Fermob ?

J’ai un ADN d’entrepreneur qui est le fruit de mon environnement familial. Plusieurs membres de ma famille ont créé de belles entreprises. J’ai toujours été convaincu qu’un jour je deviendrai entrepreneur. Après avoir occupé plusieurs postes à responsabilité dans le domaine du marketing, je me suis mis en quête d’une entreprise à reprendre. Celle-ci devait satisfaire deux critères : reposer sur un savoir-faire de grande qualité et proposer des produits exportables à l’international.

Au cours de cette recherche, j’ai découvert un petit atelier de ferronnerie comptant moins d’une quinzaine de collaborateurs. Parce que j’ai toujours été sensible à l’artisanat et au travail du fer, je décide de reprendre cet atelier en 1989. C’est la naissance de Fermob. Rapidement, j’ai pris conscience de la modernité du fer qui se décline aussi bien dans des produits traditionnels, je songe notamment à la fameuse chaise à volutes, que dans des réalisations plus innovantes.

Quelle a été votre stratégie pour développer Fermob ?

Plusieurs facteurs ont joué. Tout d’abord, nous étions désireux de nous développer à l’international. Convaincus de notre potentiel, nous avons notamment démarché en Allemagne et aux Etats-Unis. Ce qui a donné lieu à la passation de contrats importants. Ainsi, nos produits sont notamment présents à Times square ou Bryant Park.

Nous avions aussi une volonté forte d’innover en mettant l’accent sur le design. Ce qui, à l’époque, n’était pas très répandu. Nous avons contribué à populariser la couleur dans le mobilier de jardin. Auparavant l’essentiel du mobilier de jardin était blanc. Cassant les codes, nous proposons plus de 20 couleurs à nos clients. Pour mener à bien cette stratégie, nous avons bien entendu réalisé des investissements industriels conséquents.

À la fin des années 80, il n’existait pas d’entreprise référente dans le secteur du mobilier d’extérieur. Progressivement, Fermob est devenue la référence dans ce domaine d’activité, non seulement en France mais aussi à l’étranger.

Comment avez-vous adapté votre activité à la crise sanitaire ?

Durant le confinement, les salons professionnels ne pouvaient plus avoir lieu. Pour continuer à valoriser notre savoir-faire, nous avons loué un studio de 400 m2 situé dans la région lyonnaise pour y tourner un film dans lequel se mélangeaient des images de nos produits et des témoignages de nos collaborateurs. Ce support de communication – le métavers avant l’heure – a permis à nos clients et prospects de voyager virtuellement parmi nos produits. Grâce à cette adaptation de notre méthode de prospection commerciale, nous avons par exemple pu doubler notre chiffre d’affaires sur le marché australien.

Quelle place occupe l’ESG au sein de Fermob ?

Le traitement des enjeux ESG fait partie de notre identité. Et ceci de longue date. Lorsque nous avons formalisé nos valeurs au début des année 90, figurait parmi elles le respect de l’environnement. Le fait de fabriquer des meubles de jardin nous lie de facto à la prise en compte des enjeux environnementaux. Le respect de l’environnement était en quelque sorte déjà une évidence.

Dès 1996, nous avons investi dans une chaîne de peinture zéro rejet. Il faut reconnaître que nous avons été très inspirés par les pratiques qui avaient alors cours en Californie.

L’autre force de notre modèle en termes d’impact sur l’environnement réside dans le fait que nos matériaux peuvent être recyclés à l’infini. Dans ce même état d’esprit, nous avons lancé le système « re-paint ». Grâce à lui, nos clients ont la possibilité d’obtenir une rénovation peinture de leur mobilier Fermob. C’est une façon de donner une seconde vie à nos produits. Nous avons mis en place un réseau de professionnels labellisés « Re-painter » prenant en charge la rénovation du mobilier de jardin de nos clients sur une grande partie du territoire.

Alors que votre fils a repris le flambeau, quel regard portez-vous sur cette transmission ?

J’ai toujours souhaité que Fermob s’inscrive sur le temps long. Mon fils, aujourd’hui directeur général, a évolué 14 années au sein de l’entreprise sur diverses fonctions. Il y a fait ses preuves. En outre, il partage depuis toujours les valeurs qui font notre force : excellence et innovation.

Je me félicite de cette transmission, d’autant qu’elle satisfait nos parties prenantes, conseil d’administration, collaborateurs et clients. Cette situation résulte sans doute du fait qu’il ne s’agit pas d’une transmission imposée. Je vais conserver mon rôle de président du conseil d’administration et rester impliqué au niveau opérationnel dans la supervision du Studio Design de Fermob.

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