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25.05.22

Le territoire montpelliérain au-delà de ses frontières

       Montpellier est un territoire aux multiples ressources qui se distingue par son histoire et son dynamisme culturel. Son économie ne cesse de se développer, portée par les technologies de l'information, le multimédia, les biotechnologies et la santé. Méconnu, le territoire Montpelliérain peut compter sur des acteurs locaux engagés et mobilisés vers un même objectif : la visibilité du territoire à l'international.

Jean-Paul Montanari

Directeur du Festival international Montpellier Danse
« À la fois un lieu unique pour la danse en Europe et le noyau de l’énergie culturelle de Montpellier »

Hind Emad

Vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole
« Devenir un pôle européen d’entrepreneuriat et d’innovation incontournable »

Olivier Nicollin

PDG du Groupe Nicollin
« Reprendre et perpétuer des belles entreprises familiales est toujours un sacré challenge »

Interview#1

Le Festival Montpellier Danse, entre ancrage local et rayonnement international

Figure iconique de la vie culturelle héraultaise, Jean-Paul Montanari est à la tête du Festival international Montpellier Danse depuis 1983. Le festival, qui vient de fêter ses 41 ans, a accueilli les plus grands noms de la scène chorégraphique contemporaine nationale et internationale, de Pina Bausch à Mourad Merzouki. S’il a su conquérir un public fidèle, devenant chaque année un rituel privilégié pour les Montpelliérains, son succès dépasse largement le territoire occitan et ses frontières. Un rayonnement international sur lequel peut s’appuyer la ville de Montpellier qui a d’ailleurs annoncé sa candidature, aux côtés de la ville de Sète, pour devenir Capitale européenne de la Culture en 2028. Entretien.

Quel est votre parcours avant de prendre la tête de Montpellier Danse ? 

Né à Alger, j’ai quitté ma ville natale pour Lyon en 1962. Après des études de lettres modernes, j’ai intégré en 1975 les équipes du Centre dramatique national de Lyon, en tant que chargé des relations avec le public. C’est là que tout commence.  Dans ce théâtre, je réalise ma première programmation danse. Parmi les chorégraphes se trouve un certain Dominique Bagouet. C’est le début d’une longue relation d’amitié et d’une grande aventure professionnelle.

Par un hasard de circonstances, Dominique Bagouet part s’installer à Montpellier, invité et accueilli par le maire de l’époque, Georges Frêche. Ensemble, ils fondent pendant l’été 1981 le festival Montpellier Danse. La période est propice à la création ; François Mitterrand, élu quelques mois plus tôt Président de la République, nomme Jack Lang à la Culture, ce qui va donner un nouvel élan au développement culturel, grâce à une intense politique de soutien.

Quand Montpellier Danse voit le jour, je travaille déjà aux côtés de Dominique Bagouet en tant qu’assistant. Tout naturellement, je rejoins donc le festival. Quelques temps plus tard, alors que Dominique Bagouet souhaite se consacrer de nouveau à la danse et la chorégraphie, les deux fondateurs m’en proposent la direction.

À l’origine du projet : le travail main dans la main d’un danseur chorégraphe et d’un maire. Montpellier Danse est-il ainsi né d’une ambition politique ?

Montpellier Danse n’aurait pas vu le jour ni connu un tel succès sans la volonté et la vision politique de Georges Frêche. À sa réélection en 1983, ce dernier décide de donner à la culture un rôle tout particulier dans le développement de sa ville, en accordant à la danse une place de choix. Georges Frêche était convaincu que la ville se développerait “le long de la matière grise” : les universités, la recherche, la pensée, et bien sûr la culture. Montpellier est une ville du Sud, une ville du soleil, un lieu de rencontre, à l’époque déjà très cosmopolite, où se mêlent étudiants, chercheurs… La culture devient alors un axe évident pour la dynamiser.

Au début des années 80, la danse contemporaine démarre tout juste en France mais rencontre d’emblée un public important. Loin de la musique symphonique ou de l’opéra, cet art nouveau est accessible et représente surtout une certaine modernité, une certaine jeunesse, une vitalité sans comparaison et une réelle nouveauté.

Peu avant de mourir, Georges Frêche disait : “Je vous ai laissé un Royaume”. La caserne Grossetti en plein cœur de la ville, qui abritait l’ancien couvent des Ursulines, devient sous son impulsion l’Agora, un noyau de l’énergie culturelle de Montpellier : un lieu pour la danse unique en Europe, qui réunit le Centre chorégraphique national Montpellier Languedoc-Roussillon, le Festival Montpellier Danse, deux studios de création et de répétition, un pôle de résidence d’artistes et un espace polyvalent d’accueil des publics. L’ambition est claire – couvrir tous les champs de développement de l’art chorégraphique : création, diffusion, production, soutien aux compagnies indépendantes, formations professionnelles….

Qu’est ce qui fait le succès et la notoriété du Festival, devenu un événement d’envergure internationale ?

40 ans de travail ! Sa longévité s’explique aussi par la pérennité politique de Georges Frêche. Pendant 30 ans, Georges a mené une politique de soutien et d’accompagnement au festival absolument indéfectible. Est venue ensuite la fidélité du public, chaque année au rendez-vous. Et puis, en ce qui concerne la salle Berlioz au Corum, si j’en crois les témoignages des chorégraphes internationaux que j’invite à venir jouer et qui sont toujours éblouis par sa qualité, il s’agit d’« une des plus belles salles du monde pour la danse ».

Montpellier Danse, c’est aussi un regard particulier sur cet art, le choix de ne pas jouer le catalogue mais au contraire la fidélité à certains grands artistes vedettes, régulièrement invités depuis 30 ans, et dont les Montpelliérains connaissent parfaitement l’œuvre, qu’il s’agisse de Mourad Merzouki, champion du hip hop français, ou d’Angelin Preljocaj et son Lac des cygnes. J’ai, dans la construction d’une édition, également le souci de la découverte et du mélange à la fois de valeurs sûres et de prises de risque, d’expérimentations étranges que je découvre lors de mes différents voyages, sans oublier les nombreuses jeunes compagnies du Centre chorégraphique national de Montpellier, dirigé par Christian Rizzo, avec lequel nous partageons l’Agora.

Grâce à ce lieu unique, le lien avec notre public montpelliérain est maintenu toute l’année ; pendant le festival bien sûr mais également avec la Saison Montpellier Danse, qui propose une programmation toute l’année. 

Montpellier Danse a donc un ancrage local fort malgré sa renommée internationale ?

Lorsque Georges Frêche a commencé à développer d’importants moyens au festival, il m’a donné comme mission de créer un événement de notoriété internationale pour les Montpelliérains, les gens qui vivent sur le territoire. Ce sont essentiellement les moyens financiers de la Métropole qui font vivre Montpellier Danse, bien que la Région et le Ministère aient suivi ensuite. Mais 70% des sommes nécessaires au fonctionnement du festival proviennent directement de la Métropole pour faire vivre le territoire et bénéficier directement à la population locale.

Je m’en réjouis pleinement : pendant le festival, 80 à 85% du public sont des Montpelliérains ou des alentours. Tous les publics sont évidemment les bienvenus et des journalistes du monde entier assistent à l’événement, mais notre cœur de cible reste véritablement les habitants de l’Hérault. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles l’aventure continue et fonctionne si bien, d’année en année.

Combien de personnes font vivre cette aventure à l’heure actuelle ?

Nous sommes une douzaine dans l’équipe permanente, pour concevoir de toute pièce la saison et le festival. Pendant le festival, c’est près d’une centaine d’intermittents du spectacle et 40 compagnies de danseurs chaque année que nous réunissons, pour un bilan annuel de plus de 3 millions d’euros.

L’événement est source de dynamisme pour la ville, qui s’anime autour des manifestations. La 42ème édition qui s’ouvrira en juin proposera 56 représentations, des performances de rue… soit une centaine de manifestations sur 15 jours, 23 000 fauteuils à vendre et des milliers de personnes dans les rues.  Nous allons toucher entre 30 000 et 40 000 personnes sur cette édition, c’est un chiffre considérable pour une métropole de près de 500 000 habitants. Et le bilan est similaire pour la saison.

Que nous réserve le programme de cette 42ème édition ?

Le festival s’ouvre le 17 juin et se tiendra jusqu’au 3 juillet, avec entre autres Pontus Lidberg, un jeune chorégraphe d’origine suédoise, qui proposera sa version des 7 péchés capitaux de Kurt Weill et Bertolt Brecht, mais aussi la Batsheva et Ohad Naharin, Anne Teresa de Keersmaerker et une bonne vingtaine d’autres créations. Un beau programme en perspective, beaucoup de monde attendu, et de nouvelles ambitions plus européennes. Un succès qui nous réjouit et qui rend compte du pari réussi de Georges Frêche et de son engagement pour la ville de Montpellier.

Interview#2

Montpellier Méditerranée Métropole, une ambition renouvelée pour l’attractivité du territoire à l'international

La Métropole de Montpellier n’avance plus masquée. Longtemps enclavée entre Marseille et Toulouse, Montpellier affirme une multitude de projets, en lien avec la région et l’État, pour faire du territoire une terre d’innovation et d’attractivité économique avec une ambition à moyen-terme : créer 10 000 emplois et faire émerger quatre licornes. Entretien avec la Vice-présidente Hind Emad au cœur de cette nouvelle dynamique.

Candidat français pour être capitale européenne de la culture en 2028, le territoire Montpellierain fait de plus en plus parler de lui, comment l’expliquez-vous ?

Agglomération en forte croissance de près de 450 000 personnes, le territoire de la Métropole jouit d’une forte attractivité touristique sur le littoral méditerranéen et revendique de nombreux atouts dans plusieurs domaines : la culture bien sûr avec le festival de danse contemporaine ou les musées de premier plan comme le Musée Fabre (peinture) et le MO.CO. (Montpellier Contemporain), l’économie viticole, la jeunesse avec faculté de médecine, qui remonte au début du XIIIème siècle, et la présence d’industrie créative, comme le studio de jeux vidéo Ubisoft.  Très positive, la dynamique démographique de cette ville étudiante est favorisée par un cadre de vie recherché grâce à des qualités climatiques, culturelles et géographiques.

Comment Montpellier Méditerranée Métropole (3M) agit plus particulièrement comme levier pour renforcer l’attractivité du territoire ?

La Métropole 3M est très impliquée sur le sujet de l’attractivité et déploie des services pour faciliter le rayonnement du territoire, accroître son attractivité et soutenir ainsi le développement des entreprises.

L’appui à l’internationalisation des entreprises est essentiel et permet un accompagnement complet qui diminue le risque et accélère l’implantation sur le marché. Montpellier Méditerranée Métropole est la seule métropole française à apporter un accompagnement complet. Une « chaîne de l’internationalisation des entreprises » a ainsi été forgée. Elle est déployée, tant pour l’export que pour l’import, dans une approche sur-mesure. Les quatre maillons successifs structurent la réalisation du projet. Il s’agit d’éviter les écueils sur le parcours des entreprises : mauvaise stratégie, choix inadéquat du pays-cible, opération chronophage, financement périlleux. Il faut, non pas éliminer tous les risques inhérents à un développement, à fortiori en terre inconnue, mais les réduire. C’est ainsi que la Métropole assure et rassure les entreprises à l’international.

« L'appui à l'internationalisation des entreprises est essentiel et permet un accompagnement complet qui diminue le risque et accélère l’implantation sur le marché.
Montpellier Méditerranée Métropole est la seule métropole française à apporter
un accompagnement complet. »

Comment choisissez-vous les entreprises que vous accompagnez ?

 Parmi les éléments décisifs de ce cheminement figure le choix du pays où l’entreprise entend planter son drapeau. Insuffisamment étudiée, cette décision conduit souvent à des échecs. Le principe : s’orienter vers des pays où il y a les plus forts taux de progression. C’est ce potentiel d’affaires à terme qui est donc évalué. La Métropole a mis par exemple en haut de ses priorités le Canada, les Etats-Unis, la Chine, les Émirats Arabes Unis, le Brésil, le Maroc, ainsi que certains pays européens, comme l’Allemagne. La prospection s’appuie sur le réseau de partenaires et de prestataires, comme les Maisons de Montpellier à l’étranger, Business France, Coface ou des cabinets conseils et des professionnels spécialisés. Elle tire parti de grands rendez-vous internationaux. Ainsi, des entreprises de la Métropole seront présentes en juin à San Diego à la Bio International Convention, au sein du pôle de compétitivité Eurobiomed.

 Signe de l’enracinement des actions à l’international de la Métropole : la promotion et la valorisation de la filière viticole. En lien avec les communes, pour 33 vignerons depuis 2013, cap sur la Chine, devenue le deuxième consommateur de vin dans le monde. Parmi eux, Régis Sudre, du domaine Saint Julia, à Murviel-lès-Montpellier. L’accompagnement de la Métropole a été complet : préparation de la prospection, promotion, dégustation et rencontres sur place, accueil des acheteurs chez nous, organisation administrative et logistique des expéditions, simplicité et sécurisation du règlement des commandes.

Comment se déroule la collaboration entre les différents acteurs institutionnels du territoire ?

La collaboration entre Métropole, Région et État est déjà présente depuis de nombreuses années au sein même du Business & Innovation Centre (BIC) de Montpellier, une référence sur le plan mondial. Le BIC propose conseils et actions de sensibilisation, orientation vers les missions organisées par la Métropole, par Ad’Occ ou vers l’appui des partenaires, incubateurs ou accélérateurs du réseau Euro Inc Net, qui peuvent réaliser des études de marché à moindre coût. La structure accompagne les porteurs de projets et les chefs d’entreprise dans la croissance et le développement de leur entreprise innovante, qu’elle soit technologique ou sociale.

"La collaboration entre Métropole, Région et État est déjà présente depuis de nombreuses années au sein même du Business & Innovation Centre (BIC) de Montpellier, une référence sur le plan mondial."

Comment réussir à devenir un « pôle européen de l’entreprenariat et de l’innovation d’ici dix ans » ?

La dynamique et les caractéristiques démographiques du territoire s’imposent à la Métropole qui, tout en affichant une ambition forte de devenir un pôle européen d’entrepreneuriat et d’innovation incontournable, s’engage à contribuer à un aménagement et à un développement économique durable, responsable et équilibré du territoire.

Plusieurs actions sont mises en œuvre de sorte à anticiper les usages et les mutations (économique, technologique, sociétale, environnementale) et visant à rapprocher les demandeurs d’emploi de l’offre de recrutement, mobiliser l’ensemble des écosystèmes et acteurs économiques, stimuler les interactions entre filières, développer l’attractivité à travers des projets économiques structurants et fédérateurs, valoriser et promouvoir le territoire.

Pour atteindre ces objectifs ambitieux, la Métropole s’inscrit dans une démarche coopérative interterritoriale forte, convaincue de l’intérêt partagé d’une valorisation des actions et des atouts de chaque territoire au bénéfice de tous. En clair, l’enjeu n’est pas de devenir un pôle européen, nous le sommes déjà mais de conserver notre leadership. Et nous souhaitons devenir un pôle mondial via MedVallée. Mais nous souhaitons aller plus loin en renforçant l’Implantation du Business Innovation Center (BIC) au cœur de l’Université et la Recherche pour être un acteur clé de MedVallée et favoriser ainsi sa position de HUB de l’incubation au niveau national et européen, en faisant évoluer l’offre vers l’accompagnement à la croissance et des programmes sectoriels en phase avec la stratégie SRDII.

Notre volonté est de faire réussir les start-ups et les entreprises et, à travers elles, embarquer tous les territoires autour. Nous y parviendrons sans aucun doute !

Interview#3

Le Groupe Nicollin et Montpellier, une histoire familiale, et de cœur

Dès le début de l’interview, il nous avertit. La communication, c’est plutôt l’affaire de son frère, Laurent. Lui est plus taiseux. Olivier Nicollin, le PDG du groupe éponyme, numéro trois français de la gestion globale des déchets, s’ouvre pourtant lorsque l’échange se fait moins formel. Il nous livre une success story familiale, ancrée dans sa ville de cœur, Montpellier.  

Le Groupe Nicollin constitue l’une des plus belles sagas familiales françaises. Quelles en ont été les étapes marquantes ? 

Au départ, c’est avant tout une rencontre. Celle de mon grand-père, Marcel, cheminot reconverti dans le commerce de charbon, avec Edouard Herriot, alors maire de Lyon. Une grande grève des éboueurs avait éclaté et mon grand-père avait répondu à l’appel du maire qui sollicitait les bonnes volontés des uns et des autres pour participer au ramassage des ordures. En le voyant intervenir sur place, ce dernier lui demanda comment il pourrait l’aider.  Du tac au tac, mon grand-père lui répondit : en m’offrant un boulot. Rapidement, ils contractualisèrent ensemble pour le nettoyage des marchés alimentaires de la ville.  Puis, mon grand-père lança une activité de collecte des ordures ménagères et de nettoiement dans les villes de la région Lyonnaise. Cela marque la naissance du Groupe Nicollin.

En 1967, deuxième rencontre. Cette fois, avec une ville, Montpellier, quand mon père s’y installa. Une nouvelle étape fut franchie en 1977, lorsque mon père reprit les rênes de l’entreprise et la fit prospérer. Le Groupe prit alors une envergure nationale et se positionna sur l’ensemble de la chaîne de traitement des déchets. À sa mort, nous avons partagé avec mon frère la direction du Groupe : lui se consacre au club de football MHSC, et moi au Groupe Nicollin. J’ai poursuivi la diversification des activités en l’ouvrant à de nouveaux métiers tels que la gestion de l’eau et l’assainissement.

Depuis 2020, nous sommes 100% propriétaires de l’entreprise. Jusqu’alors actionnaires majoritaires, nous avons racheté en 2020 les 16 % de capital que détenait un pool bancaire.

Le point commun entre toutes les générations, c’est l’incarnation très forte de la figure patronale à travers les époques

Nous incarnons des figures de direction connues par nos collaborateurs. Mon grand-père, comme mon père ont toujours eu à cœur de connaître leurs employés. C’est à mon avis la base pour instaurer une relation de confiance, travailler et réussir ensemble. Chaque génération a développé l’entreprise avec ses sensibilités, sa patte personnelle.

Avec notre croissance qui se développe (on atteint depuis trois ans 12-15% de croissance annuelle), c’est plus compliqué. Je ne vous dirai pas que je connais tout le monde mais dans les endroits où nous sommes implantés historiquement, tout le monde nous a déjà croisés. J’essaie de conserver une proximité globale avec l’ensemble de nos centres. Aussi, nous nous efforçons d’agir pour l’insertion puisque nous avons créé une association dédiée à l’insertion professionnelle.

Cette proximité est également liée à notre secteur d’activité. On ramasse les poubelles de nos concitoyens. C’est fort comme lien. Chacun apprécie que ses poubelles soient ramassées le matin.

Et puis, comme j’aime à le dire, nous avons un pied dans les poubelles et l’autre sur un ballon. Notre enracinement dans la vie sportive locale nous rapproche des riverains, des Montpelliérains. Le football est un sport populaire.

Vous incarnez le tissu économique de Montpellier : quand on pense à Montpellier, on pense tout de suite au Groupe Nicollin

C’est vrai. Si vous prenez un taxi à Paris et que vous dites que vous venez de Montpellier, le parallèle sera immédiatement fait avec le Groupe Nicollin. Mais là encore, c’est lié, je pense, à nos activités dans le monde du sport. Nous avons eu de belles victoires avec le club, vainqueur de la Coupe de France en 1990 et du championnat de France en 2012. Nous avons pour objectif également de construire un stade de football, à Montpellier, au nom de mon père Louis Nicollin.

Quelle est votre relation avec ce territoire, Montpellier et au-delà sa métropole ?

C’est une ville un peu particulière, une très grande ville mais qui malgré tout n’est pas très riche, contrairement à des villes comme Béziers, qui se sont fortement déployées à certaines époques. Nous ne sommes pas appuyés par une industrie forte comme à Toulouse, nous n’avons pas non plus la force de Marseille, nous avons toujours été un peu coincés entre Toulouse, Marseille et Lyon. Mais moi, 100% montpelliérain, je ne peux parler de Montpellier qu’avec les yeux remplis d’amour. Ma vision, c’est celle d’une ville qui avance, en restant jeune, dynamique même si elle reste confrontée à des problématiques de chômage et à un manque d’industries. Mais c’est ainsi qu’elle me plaît. C’est une ville rock, toujours en mouvement, à la fois sportive et culturelle. Bien sûr le volet économique est sans doute moins développé mais cette ville bénéficie de nombreuses particularités. Elle n’est sans doute pas traitée médiatiquement comme elle le devrait. Elle pourrait rayonner et briller encore un peu plus…

« Ma vision, c’est celle d’une ville qui avance, en restant jeune, dynamique même si elle reste confrontée à des problématiques de chômage et à un manque d’industries. Mais c’est ainsi qu’elle me plaît. C’est une ville rock, toujours en mouvement, à la fois sportive et culturelle. »

La fusion au sein de la région Occitanie lui a fait aussi, sans doute, beaucoup d’ombre ?

Absolument. Le Languedoc-Roussillon était un territoire – et pour moi c’est toujours le cas – très équilibré entre les villes de Montpellier, Sète, Béziers, Narbonne, Carcassonne, Perpignan…

Ce n’est pas le cas du Midi-Pyrénées représenté seulement par Toulouse, qui n’a pas la même histoire que la nôtre. C’est aussi une région plus riche.

Est-ce que la 4e génération de Nicollin est préparée à prendre la relève ?

Nous avons été habiles avec mon frère puisque nous avons déjà préparé la 4e et la 5e génération. Mon neveu et ma nièce sont âgés de plus de 20 ans aujourd’hui. Mes enfants, beaucoup plus jeunes, pourraient ainsi constituer la cinquième génération. C’est potentiellement un souhait de voir mes neveux prendre la relève dans quelques années. Je les sais compétents. À voir s’ils ont l’envie. Étudiants, ils ont encore un peu le temps d’y penser. Reprendre et perpétuer des belles entreprises familiales, c’est toujours un sacré challenge.

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