L’Histoire reste évidemment une source inépuisable pour le 7ème art. Dans The Sweet East, Sean Price Williams nous offre une balade hallucinatoire à travers l’histoire des États-Unis en suivant les pérégrinations d’une jeune lycéenne fugueuse. Avec The Zone of Interest, Jonathan Glazer choisit quant à lui d’évoquer l’holocauste en observant la vie de famille d’un commandant nazi depuis une maison adjacente au camp d’Auschwitz, amplifiant ainsi l’horreur omniprésente en hors-champs. La notion de perspective a également toute son importance dans le dernier film de Martin Scorsese, Killers of the Flower Moon, où le réalisateur oscille entre le point de vue du peuple Osage et celui des Blancs, ou comment raconter l’Histoire avec un grand « H » à travers des destins intimes.
Cette année, le corps et les pulsions bestiales semblent également avoir été une inspiration majeure. Vincent doit mourir propose – à travers une allégorie de notre société – le scénario d’un monde où l’envie incontrôlable de tuer se transmet telle un virus. Dans Le Règne animal, il est question de mutations animales sur certains humains et de l’appréhension à vivre avec cette épidémie inédite. Un darwinisme inversé également présent dans le long-métrage malaisien Tiger Stripes, Grand prix de la Semaine de la Critique, où une jeune adolescente avide de libertés semble se transformer en tigre à l’orée de la puberté. Trois long-métrages détonants dressant chacun le portrait de protagonistes dont les maux sont somatisés de façon radicale.
Dérèglement climatique et pluies mortelles dans Acide, radicalité alimentaire dans Club zéro, où une enseignante prône une « alimentation consciente » qui va virer au sectarisme : le Cinéma de genre est ici propice à parler de notre monde de manière allégorique et viscérale.
La richesse du cinéma international démontre encore une fois que des thématiques transversales, si coïncidentielles soient-elles, ne peuvent résolument pas être racontées deux fois de la même façon, et ce pour notre plus grand plaisir.
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Killers of The Flower Moon de Martin Scorsese — en salles le 18 octobre
Indiana Jones et le cadran de la destinée de James Mangold — en salles le 28 juin
The Sweet East de Sean Price Williams — prochainement en salles
The Zone of Interest de Jonathan Glazer — prochainement en salles
Vincent doit mourir de Stéphan Castang — prochainement en salles
Le Règne animal de Thomas Cailley — en salles le 4 octobre
Tiger Stripes d’Amanda Nell Eu — prochainement en salles
Acide de Just Philippot — en salles le 20 septembre
Club Zéro de Jessica Hausner — prochainement en salles
Caroline Saint-Lu, directrice de la création d’À priori(s) et Clément Bénard du cinéma Pandora d’Achères, en direct de Cannes.
