C’est aux balbutiements de la crise sanitaire que The Shift Project a lancé un important travail : éclairer les professionnels de santé sur les émissions de gaz à effet de serre de leur secteur et sur la marche à suivre pour le décarboner. Le think tank vient de publier la mise à jour 2023 de son rapport « Décarboner la Santé pour soigner durablement ». L’objectif : mesurer les effets du secteur de la santé sur le climat et proposer des pistes d’actions afin de réduire son empreinte carbone – car celle-ci s’élève, en 2023, à 49 millions de tonnes. Cela représente 8% des émissions de gaz à effets de serre du pays.
Ainsi, si les services de ce secteur sont vitaux, il est clair qu’il ne peut poursuivre sur cette voie. De plus, il dépend encore très largement des énergies fossiles, dont les quantités disponibles s’amenuisent. La recherche de substitut devient donc un enjeu majeur pour son développement.
Au-delà du chiffrage inédit que propose le rapport sur les consommations et émissions du secteur, ce sont surtout des principes d’action qui y sont détaillés afin de les réduire drastiquement tout en développant l’utilisation d’énergies plus propres. En complément, 37 grandes mesures sont proposées, chacune ayant fait l’objet d’une analyse de leur potentiel de réduction des émissions. Parmi celles-ci, 24 ciblent les postes avec la plus grande émission de gaz à effets de serre (alimentation, bâtiments, déplacements, médicaments, dispositifs médicaux), 5 les gaz médicaux et les déchets et 8 sont transverses.
Afin de permettre une réelle évolution du secteur de la santé, The Shift Project établit qu’elle devra également passer par une transformation vers un système de santé préventif. Pour opérer cette transition vers plus de sobriété dans les pratiques et plus d’efficacité dans la préservation du capital-santé, le rapport met en avant l’importance de sensibiliser sur les liens de cause à effet entre la protection de l’environnement et notre santé.