17.09.25

10 ans après : Welcome to the Jungle à l’heure de la transformation

       Alice Hagger est Chief Brand & Marketing Officer chez Welcome to the Jungle. Avec son œil avisé et son sens de l’engagement, celle qui siège au comité exécutif défend une conception du travail profondément humaine et apaisée. Dans cet entretien, elle revient sur les fondements de WTTJ - spécialiste de la marque employeur et du recrutement - son positionnement face à la concurrence, l’impact de l’IA, et les transformations structurelles qui ouvrent une nouvelle « saison » de son histoire.

Qu’est-ce qui selon-vous constitue l’ADN de Welcome to the Jungle ?

L’ADN de Welcome to the Jungle est intimement lié à son mythe fondateur. Lors de la création de l’entreprise, il y a dix ans, ses deux fondateurs Jérémy Clédat et Bertrand Uzeel font le constat d’un monde du travail aseptisé, où les candidats et recruteurs jouent un rôle sans authenticité. Leur ambition : briser ce modèle en permettant aux entreprises de se raconter de manière vraie et transparente.

Welcome to the Jungle a démocratisé l’idée que les collaborateurs pouvaient témoigner face caméra, offrant un regard de l’intérieur, inédit à l’époque. L’objectif est clair : replacer l’humain et l’épanouissement personnel au centre de l’expérience professionnelle.

Dix ans plus tard, cet ADN perdure. Notre mission reste d’interroger la société et de faire évoluer l’entreprise au rythme des transformations sociales et culturelles.

Comment Welcome to the Jungle s’est-il imposé sur un marché très concurrentiel ?

En effet, le marché du recrutement est aujourd’hui saturé, avec des acteurs très variés, comme LinkedIn ou HelloWork. Ce qui nous distingue, c’est notre capacité à placer l’humain et l’émotion au cœur du processus de recrutement.

Plutôt que de miser sur la rapidité transactionnelle, nous aidons les entreprises à travailler leur marque employeur et à raconter leur histoire avec sincérité. Nous veillons aussi à l’expérience des candidats : nous les aidons à cerner leurs aspirations, à poser les bonnes questions, à mieux se positionner et se valoriser. Dans un contexte où l’IA transforme les pratiques, cette approche humaine prend davantage de valeur.

Et justement, quel rôle l’intelligence artificielle joue-t-elle dans cette transformation ?

L’IA est une révolution majeure, qui bouscule notre secteur comme beaucoup d’autres. Chez WTTJ, nous nous sentons investis d’une mission : accompagner recruteurs et candidats pour mieux comprendre, appréhender et utiliser ces nouveaux outils. Cela passe par de l’éducation, des formations, des ressources accessibles, mais aussi un vrai accompagnement managérial. Comment rester humain dans un monde automatisé ? Comment faire de l’IA un levier, et non une menace ? Ces questions sont centrales. Il existe aussi un enjeu social fort : certaines populations risquent d’être exclues si l’on ne pense pas à adapter nos processus. C’est ce que nous cherchons aussi à faire.

Quels défis majeurs avez-vous traversés depuis la création ?

Je suis arrivée chez WTTJ il y a deux ans, mais plusieurs étapes structurantes me semblent essentielles :

  • La croissance : nous sommes passés de zéro à 350 collaborateurs en dix ans. Ce n’est pas une croissance démesurée, mais significative.
  • La transformation post-Covid : cette période a bouleversé notre rapport au travail. Nous avons d’ailleurs testé puis adopté la semaine de quatre jours dès la sortie du confinement, un choix fort en faveur de l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle.
  • L’internationalisation : depuis un an et demi, nous sommes présents à Londres et New York. Cela exige une adaptation fine à des cultures du travail très différentes.
  • L’intégration de nouvelles équipes : l’acquisition de ces structures à l’étranger implique un vrai travail d’alignement culturel pour fédérer les équipes autour d’une vision commune.

Vous traversez actuellement une période de transition, qui a notamment mené à une réduction des effectifs. Comment maintenir la culture d’entreprise et l’engagement des collaborateurs dans ce contexte ?

En interne, nous parlons de « saison 2 ». Il ne s’agit pas d’un pas en arrière, mais bien d’un nouveau chapitre. Après une phase de construction rapide, cette saison marque un recentrage stratégique, avec son lot de défis.

Pour maintenir l’engagement, nous avons choisi la transparence : chaque décision est expliquée, partagée, débattue. Nous impliquons largement les équipes dans la co-construction du futur, à travers l’organisation de workshops et de moments collectifs. Nous avons aussi repensé nos espaces de travail pour symboliser cette nouvelle dynamique et offrir un cadre plus stimulant à l’ensemble de nos collaborateurs.

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur Welcome to the Jungle ?

Je vois une marque puissante, responsable et vivante. En dix ans, nous avons bâti un socle solide, avec une culture humaine forte. Nous ne voulons pas seulement suivre les évolutions, mais nous souhaitons les accompagner, en restant fidèles à nos valeurs.

Notre plus grande force est peut-être notre humilité : nous savons que rien n’est figé, que tout doit constamment être repensé. C’est cette capacité à allier authenticité, innovation et sens qui nous permettra d’écrire les prochaines saisons de Welcome to the Jungle.

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