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28.09.22

Pascal Gentil, champion engagé

       Légende française du taekwondo - 18 titres de champion de France, 3 fois champion d'Europe, 3 victoires en Coupe du Monde et double médaillé de bronze olympique - Pascal Gentil a connu la gloire et la reconnaissance sportive. Mais pour celui qui a débuté tard dans sa discipline - à 18 ans - et contre l’avis de tous, le sens de l’engagement au service de son pays ne s’arrête pas aux tatamis. Il entend bien mener ces nouveaux combats avec la même détermination.

Pour les sportifs de haut niveau, la vie d’ascète, si elle n’est pas toujours un choix, est un prérequis du succès et ne dure parfois que le temps d’une carrière. Pascal Gentil s’est toujours épanoui dans cette rigueur quotidienne au service du corps et de l’esprit. A presque 50 ans, il ne boit ni alcool ni café, et bien sûr ne fume pas.

À 18 ans, quand ses camarades et amis débutent leurs vies étudiantes et augmentent la fréquence des sorties qui l’accompagne, Pascal Gentil décide, lui, de se lancer dans une carrière de sportif professionnel. Idéaliste, naïf, têtu, les adjectifs qui lui sont attachés n’entachent jamais sa détermination. Il s’entraîne 6 heures par jour, tous les jours, 5 jours sur 7.  « Un sacerdoce. », assure-t-il. Pascal Gentil réalise ainsi ce qui est certainement une des plus belles carrières sportives françaises de ce début du 20ème siècle. Ne faut-il pas toujours une petite partie de spiritualité pour se lancer avec autant d’entrain dans de si grands défis ?

En 2008, déjà titré sur tous les podiums, il se blesse un mois avant les Jeux olympiques de Pékin et ne peut concourir. Il s’y rend néanmoins en tant que commentateur et rencontre son épouse, cheffe des services linguistiques pour l’organisation des Jeux de Pékin.  « J’ai rencontré l’amour à Pékin, c’est une belle médaille ! » À son retour en France, le monde est plongé dans la crise financière. Trouver des sponsors devient très difficile, surtout pour des disciplines comme le taekwondo. Il met alors fin à sa carrière.

Le début d'une reconversion

Ce sens du dévouement et de la persévérance, Pascal Gentil décide rapidement de le mettre au service d’une nouvelle vie. D’abord une reconversion dans le secteur privé – dans la sécurité puis dans les nouvelles technologies. « Lorsque l’on passe dans la vraie vie, celle du monde de l’entreprise », nous dit-il, « on garde cette rigueur qui a fait de nous des sportifs reconnus ».

Il contacte alors Jorge Mora, responsable environnement du Groupe Veolia en Asie, son sponsor pour les Jeux. Ce dernier lui tend les bras et lui propose un métier : « Monsieur Gentil, quand tous ces projecteurs cesseront de vous éclairer, venez me voir. Venez en Chine et je vous apprendrai les rudiments de la sécurité, et tous les métiers de la protection de l’environnement ». Sans hésiter Pascal Gentil répond oui. Il veut découvrir le monde, les cultures différentes et se prend au jeu de l’expatriation principalement en Asie, en Chine, pour des entreprises françaises ou étrangères. Il apprend et observe. « Cet homme a changé ma vie » nous explique-t-il avec gravité.

«  Ayez des rêves. Rêvez grand. Battez-vous pour vos rêves. Travaillez plus que les autres  »

Une nouvelle vie sur le continent asiatique

Dans cette reconversion, il était évident pour Pascal Gentil de mettre sa « petite notoriété », au profit d’associations, d’hôpitaux, d’écoles : de l’intérêt général. « Ma politique à moi c’est de m’investir pour le peuple » affirme-t-il fièrement. Au lycée international de Pékin où il officie, il répète toujours les mêmes antiennes aux élèves :« Ayez des rêves. Rêvez grand. Battez-vous pour vos rêves. Travaillez plus que les autres ».

Pourquoi pas dès lors découvrir la vie publique et l’engagement politique ? Pascal Gentil se questionne, mais très vite l’évidence s’impose. Comme quelques années auparavant il se lance, en écoutant les conseils de ses proches parfois, en s’écoutant surtout.

Aujourd’hui, Pascal Gentil, qui habite en Chine depuis une dizaine d’années, est conseiller des Français de l’étranger représentant ASFE Asie / Océanie. Une première étape. En 2022, il décide de franchir un nouveau cap et de se lancer dans la campagne des législatives pour la 11e circonscription des Français établis hors de France. Cette circonscription immense, qui regroupe 49 pays d’Europe orientale, d’Asie et d’Océanie, est celle d’où est née la pandémie de la Covid-19 et de laquelle a éclaté le conflit en Ukraine, les deux plus grandes crises de ces dernières années.

Pascal Gentil repart donc pour un nouveau round avec un slogan tout trouvé : « Mon plus beau combat, c’est vous ! ». LREM n’a jamais voulu lui accorder l’investiture mais cela n’a pas empêché Pascal Gentil de se présenter, sans pour autant entrer officiellement « en dissidence ».

Comme souvent avec lui, il parvient à tirer d’un échec relatif une motivation. « Je resterai engagé quoi qu’il en coûte ». Le champion français souhaite donc approfondir son engagement politique au service de la France. Conscient que les Français sont « des Gaulois difficilement gouvernables », il est persuadé que la bienveillance, l’envie de partager, la compassion et l’empathie sont indispensables pour les représentants politiques. Pour cela il possède un atout majeur : « Quand on s’appelle Gentil, c’est difficile de ne pas être agréable avec les gens ». Échanger avec Pascal Gentil c’est rencontrer un ambassadeur de l’optimisme, qualité qui fait trop souvent défaut aux représentants politiques et aux commentateurs : « Je fais partie des gens qui refusent le ce n’est pas possible. Il y a toujours une solution. » Rentrés en France depuis cet été avec son épouse, c’est au sein du département RSE du Groupe ADP – leader mondial de la construction et de l’exploitation d’aéroports – que Pascal Gentil poursuit son engagement dans la perspective d’accueil des grands événements à venir. 

Alors que souhaiter à un optimiste ? Si nous l’écoutons, « De continuer. D’être le même ».

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