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28.02.22

La révolution généreuse de James Livingstone, fondateur de Quinola

       Après des carrières de plusieurs années, de plus en plus d’individus, salariés comme chefs d’entreprise, changent de vie et créent des entreprises à impact. James Livingstone, fondateur de Quinola, incarne cette quête de sens, et cette envie d’agir pour un monde plus équitable et respectueux de l’environnement. Il nous livre son parcours, de Paris à, Lima en passant par Kampala et Phnom Penh et nous montre à quel point « ce sont les voyages qui font les gens ».

Pendant quinze ans, James Livingstone a œuvré dans la finance, plus précisément dans  la gestion de portefeuille. Un travail passionnant et stimulant. Mais quand survient la crise financière de 2008, il entrevoit la possibilité d’une nouvelle aventure, et profite d’un plan de départ volontaire. Il embarque femme et enfants, avec un objectif clair : « après 15 ans à aider les plus riches, je souhaitais accompagner les plus démunis dans l’entrepreneuriat, pour les aider à atteindre un niveau de vie plus correct ». 

Le commerce équitable pour boussole

Durant ses voyages, notamment en Afrique, il avait pu noter à quel point les petits producteurs, pour qui le concept de salaire minimum n’existe pas, étaient vulnérables économiquement.

Au Cambodge, son expérience auprès de chiffonniers et le soutien financier apporté à l’ONG, « pour un sourire d’enfant » lui forgent une conviction, celle que la charité n’est pas suffisante.  Il souhaite alors aller plus loin, en donnant une orientation business à son accompagnement pour pérenniser celui-ci.  

En famille, il parcourt l’Amérique du Sud avec l’envie de développer une entreprise dans le commerce équitable. Plutôt que concevoir une énième marque de café, de chocolat, il ambitionne de développer un produit de niche, au fort potentiel de croissance. C’est ainsi qu’il découvre au Pérou, en 2011, le quinoa, ses qualités nutritionnelles et le riche patrimoine de sa culture.

Redéfinir le modèle économique agroalimentaire

Il se lance l’année suivante dans la commercialisation de son premier produit, en s’associant à deux coopératives locales situées près du lac Titicaca, regroupant plus de 1 000 petits producteurs. Il redéfinit un modèle économique plus coopératif où la préservation de l’environnement et une meilleure rémunération de tous les acteurs priment sur la seule rentabilité financière. Un prix minimum à l’achat aux producteurs est donc assuré par l’entreprise qui connaît leur capacité de rendement et sait qu’en dessous d’un certain tarif, il leur est impossible de vivre décemment. 

Désormais chef d’entreprise, dans un univers où il a encore tout à apprendre, il évolue à vitesse grand V. Le suivi de cours à la chambre de commerce de Bobigny, lui permet d’intégrer les démarches nécessaires au montage de sa société. Son réseau l’aide également, favorisant les rencontres et les bons conseils. Néanmoins, s’il réussit à autofinancer les débuts de Quinola grâce à de l’épargne, il est confronté rapidement à des problèmes de trésorerie. Ainsi, la société Voicevale, spécialisée dans l’importation de produits non cotés,  entre au capital en 2015. Trois levées de fonds suivent. 

Construire une entreprise à impact

Dans cette aventure entrepreneuriale, le plus facile fut finalement le démarrage. Saisir sa chance, se lancer, fort d’une inconscience qui rend le projet réaliste. L’entrepreneuriat nécessite de tout assumer, de maîtriser de multiples domaines, d’être à la fois dans l’opérationnel et le management.  S’il devait prodiguer un conseil à ceux qui hésitent à se lancer dans l’aventure, il leur dirait qu’à deux, on va plus loin, et peut-être également plus vite. Un compagnon de route mais aussi et peut-être surtout un bras droit, aux compétences complémentaires, constitue un vrai atout au quotidien. Mais si la solitude de l’entrepreneur guette, l’impact positif qu’a son entreprise efface toutes les difficultés. 

Et pour cause. Depuis six ans, la révolution généreuse de James Livingstone est en marche, et continue de se construire chaque jour.  Depuis ses débuts en 2012, ce sont plus de 665 tonnes de quinoa Fairtrade qui ont été achetées à des coopératives péruviennes et 320 000 dollars de revenus supplémentaires versés. L’entreprise s’est également engagée à compenser chaque gramme de CO2 émis par le transport maritime de ses produits depuis Lima au Pérou jusqu’au Havre en France. Un projet de reforestation certifié à San Martin, au Pérou, garantit également la compensation du CO2 émis lors du transport maritime. 

Enfin, Quinola travaille également avec plus de 20 adultes en situation de handicap dans un ESAT au Havre pour le conditionnement des graines et flocons de quinoa. Définitivement une aventure humaine.

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