Le média des décideurs

Newsletter

Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Souvent bonnes, on les prend régulièrement en début d’année, nous parlons ici des résolutions. On peut décider d’arrêter le café, la cigarette, l’alcool ou au contraire débuter ou reprendre : le sport, la marche, la lecture. Or, la résolution ne peut se faire qu’en se défaisant puisqu’initialement elle est synonyme de lâcher prise et non de reprise en main. Pour Oscar Wilde, « Les bonnes résolutions sont des chèques tirés sur une banque où l’on n’a pas de compte courant ».

Du latin resolutio, la résolution est à l’origine une « action de dénouer, la désagrégation, décomposition d’un tout », « action de résoudre ». Elle peut aussi indiquer un relâchement dans le domaine médical. Alors qu’au XIIIème siècle, le terme est utilisé pour qualifier un processus de décomposition, un siècle plus tard elle devient résurrection. C’est à partir du XVème siècle que le mot prend la signification qu’on lui connaît aujourd’hui. Le mot fait son apparition dans différents domaines, que ce soit le droit ou la géographie. En droit, la résolution est une déclaration faite sur quelque chose mais également une annulation de contrat. Elle caractérise également une « ordonnance concernant la police, la politique et le commerce » mais également une « proposition votée par l’Assemblée constituante ».

Aujourd’hui la résolution est une action que se prend après réflexion. Mais pourquoi est-ce si difficile de s’y tenir ? Quand on passe de la promesse à l’action, on introduit des habitudes qui, si elles sont rassurantes, suscitent routine et ennui. Il faut donc penser la résolution non pas comme une habitude mais comme un exercice que l’on pratique avec patience et sans rupture. Quand on prend une résolution, l’on devient juge et partie, faisant parfois preuve de mauvaise foi pour s’arranger avec soi-même.

Et finalement pourquoi vouloir changer ? Est-ce pour devenir une version améliorée selon des diktats qui, souvent, ne nous appartiennent pas ? Alors soyons-nous-mêmes tout en en faisant le vœu d’imaginer une version plus intense de ce que nous sommes pour nous accepter pleinement. Une promesse de liberté à soi, pour soi.

Delphine Jouenne