Quelle est la mission d’Elles Bougent et son importance dans le contexte actuel ?
En France, seulement 28% des ingénieurs sont des femmes : un déséquilibre que notre association s’efforce de corriger en démantelant les stéréotypes de genre dès les premières années de scolarité.
« Elles Bougent » collabore avec 330 partenaires (entreprises, fédérations professionnelles, institutions et établissements d’enseignement supérieur). Ensemble, nous offrons des occasions d’accompagnement lors de journées ou demi-journées afin de susciter des vocations chez les jeunes filles, à travers un réseau de 10 000 marraines en France, mais aussi à l’étranger (avec près de 3 000 relais). Ces modèles incarnent la diversité des parcours et des métiers possibles, et s’adressent à un public allant du collège jusqu’à l’enseignement supérieur. Par exemple, le programme « Elles Bougent en primaire » lancé en 2021 cible spécifiquement les élèves les plus jeunes pour élargir leurs horizons professionnels.
En somme, l’association vise à briser les stéréotypes, inspirer les jeunes filles et élargir leurs perspectives professionnelles. Elle leur offre un soutien essentiel en leur fournissant des informations complémentaires sur les opportunités dans les filières scientifiques, techniques, technologiques et d’ingénierie, comblant ainsi un manque souvent rencontré dans l’orientation scolaire.
"L'association vise à briser les stéréotypes, inspirer les jeunes filles et élargir leurs perspectives professionnelles. "
Amel Kefif, directrice générale DE L'ASSOCIATION "ELLES BOUGENT"
Comment l'association encourage-t-elle concrètement les jeunes femmes à s'engager dans ces filières ?
Nous encourageons activement les jeunes filles à poursuivre ces filières à travers plus de 700 événements annuels, tels que des forums sectoriels comme « Elles Bougent pour demain » (qui aura lieu le 4 avril prochain), ou encore le Forum Réseaux et Carrières au Féminin (lancé il y a près d’un mois). Ces initiatives mettent en lumière les métiers d’avenir dans des domaines comme l’industrie, l’écologie et l’innovation, visant à susciter l’intérêt des jeunes filles pour ces secteurs.
D’autres événements tels que « Elles Bougent pour l’orientation » (lancé en décembre 2020) ou le concours Innovatech (crée en 2015) offrent des opportunités de sensibilisation et d’inspiration pour les futures générations de femmes dans les domaines de l’ingénierie et de la technologie. Depuis ses débuts, plus de 1500 candidates ont participé à cette expérience enrichissante. Cette année, plusieurs thèmes seront proposés dans 21 régions, réunissant lycéennes, étudiantes et marraines autour de thématiques telles que la médecine de demain, l’école du futur, la mobilité ou encore l’environnement. La finale se tiendra au ministère de l’Économie le 15 mai 2024 pour désigner l’équipe qui propose le projet le plus innovant sur l’industrie du futur.
Du 4 au 8 mars prochain, Elles Bougent organisera également une semaine de sensibilisation à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes. Cette semaine sera ponctuée de conférences et de rencontres en France à l’international dans le but de promouvoir l’égalité des genres.
Quel est le rôle des marraines de l’association auprès des jeunes filles ?
En adaptant leurs témoignages à chaque niveau scolaire, les marraines d’Elles Bougent partagent leur parcours avec authenticité, abordant les défis rencontrés, les expériences vécues, ainsi que les moments déterminants qui les ont conduites à choisir leur carrière. Certaines de ces marraines étaient auparavant des élèves bénéficiaires des conseils prodigués par l’association, démontrant ainsi le pouvoir transformateur de ces échanges pour inspirer, susciter des vocations et donner naissance à des projets professionnels chez les jeunes filles. C’est le cas par exemple d’Iris Moulin (aujourd’hui consultante Digital Manufacturing chez Accenture Industry X et Co-déléguée Elles bougent Ile-de-France).
Les marraines d’Elles Bougent ont également pour mission de déconstruire les stéréotypes de genre associés à certains métiers. Elles s’efforcent de montrer aux jeunes filles que des carrières dans des domaines traditionnellement considérés comme « non féminins », tels que le secteur automobile, n’enlèvent en rien leur féminité ; ou encore que la théorie selon laquelle les femmes ne sont pas aussi douées que les hommes en sciences ou en ingénierie est fausse. En démythifiant ces préjugés, les marraines ouvrent de nouvelles perspectives aux jeunes filles et les encouragent à explorer toutes les opportunités professionnelles qui s’offrent à elles, sans se limiter à des choix basés sur des normes de genre préétablies.
Quels sont les projets futurs de l’association ?
Elles Bougent envisage de développer des ressources pour encourager les professeurs à engager des discussions avec les garçons lors des événements ou ateliers auxquels les filles participent avec les marraines de l’association. L’objectif est que les enseignants saisissent ce type d’opportunité pour expliquer aux garçons les raisons de la sous-représentation des filles dans les filières scientifiques, les problématiques liées au sexisme, etc.
Entre 2019 et 2021, le nombre de filles optant pour des filières scientifiques et suivant 6 heures de mathématiques ou plus en terminale a diminué de 61%. En 2019, elles étaient plus de 94 000 à choisir cette voie, tandis qu’en 2021, ce chiffre est tombé à seulement 36 400. Face à cette évolution, il est essentiel d’encourager les jeunes filles à poursuivre des carrières scientifiques. Ces métiers offrent de nombreuses opportunités d’épanouissement personnel et professionnel, ainsi qu’une stabilité et une attractivité financière.