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“Mais oui, mais oui… L’école est finie !” Vraiment ?… Selon un baromètre Ipsos publié en avril 2023, 38 % des collaborateurs emporteront cet été leur ordinateur sur leur lieu de vacances. Les “tracances” : c’est ainsi que l’on désigne le fait de télétravailler depuis son lieu de villégiature. Ce néologisme questionne par les limites floues qu’il induit entre la vie professionnelle et la vie personnelle des collaborateurs. Alors, fausses vacances ou vraie kiffance ?

C’est un fait : les salariés, et principalement les cadres, n’hésitent plus à concilier leurs vacances avec leur travail… Ou inversement, à organiser leur télétravail sur leur lieu de vacances. Le mot-valise “tracances”, qui désigne cette tendance nouvelle, nous vient du Canada et associe deux mots fondamentalement opposés : travail et vacances. Aussi appelée “workation” (“work” et “vacation”) ou “bleisure” (“business” et “leisure”), cette formule rendue possible grâce aux outils de travail à distance divise quant au brouillage dangereux entre vie professionnelle et vie privée.

Pourtant, l’hybridation du travail ne date pas d’hier et s’est généralisée de façon exponentielle au moment de la pandémie. Meilleur équilibre, réduction du temps de trajets, moins de frais pour le salarié et l’entreprise… Les avantages du travail hybride sont nombreux, puisqu’il permet également de conserver le sentiment d’appartenance tout en facilitant les phases de concentration. Cependant, certains penseurs estiment, au contraire, que cette nouvelle forme de travail ajoute une charge mentale supplémentaire en cassant notre routine et en nous imposant la gestion d’un agenda devenu parfois plus complexe.

Il est clair que le vocabulaire des ressources humaines a beaucoup évolué ces dernières années, avec la mise en place de nouvelles pratiques et le constat de nouveaux phénomènes, comme le quiet living, la grande démission, le bore-out, le brown-out, le phénomène des employés boomerang, le slow working… Face à l’évolution de la société, le monde du travail s’adapte et adapte son vocabulaire en traduisant avec plus ou moins de réussite le vocable anglo-saxon. Depuis dix ans, le lien entre le travail, l’effort et le salaire ne semble plus aller de soi. Pour autant, le pacte social collectif du travail est-il définitivement rompu ? Il est permis de croire que non : il doit simplement être réinventé.

PS : de notre côté, l’équipe d’À priori(s) ne prend pas de tracances… La pause estivale étant de rigueur, nous vous donnons rendez-vous à la rentrée. Pour nous, les vacances, c’est sur la plage abandonnée, coquillages et pas de PC !

La rédaction d’À priori(s)