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Un « siège total ». L’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre a remis la bande de Gaza sur le devant de la scène médiatique internationale. Ce territoire, déjà sous blocus depuis 16 ans, est désormais soumis à un siège complet depuis le 9 octobre. Les autorités israéliennes ont dès lors annoncé la coupure de l’électricité, du gaz, de l’essence ainsi que de l’approvisionnement en eau.  

Un moyen de faire pression pour la libération des deux-cents otages retenus sur ce territoire. Les forces israéliennes se sont parallèlement positionnées le long de la frontière de Gaza, et ont mené des bombardements intensifs. Face aux frappes aériennes et après les appels de l’armée à évacuer le nord de la bande de Gaza, plus d’un million de personnes ont été déplacées en une semaine. L’intervention terrestre serait, elle, imminente.   

L’état de siège nous ramène dans le passé, en amont des guerres modernes, quand l’art du siège était une discipline en soit, la poliorcétique. Le mot provient du grec ancien « poliorketiko », dérivé de « poliorkein », qui signifie « assiéger », il est composé à partir de polis, « cité », et herkos, « clôture, enceinte ».  Dans la Grèce antique, la poliorcétique était l’art de mener des sièges et de prendre d’assaut des citadelles ennemies. Les poliorcétiques étaient les ingénieurs militaires de l’époque, les maîtres de l’art de construire des machines de siège, de creuser des tunnels et de dresser des remparts pour assiéger des villes fortifiées.   

Dès l’antiquité, les grecs ont théorisé cet « art du siège » en mettant au jour plusieurs techniques spécifiques. Parmi elles, le blocus, qui consiste à encercler le lieu fortifié de l’ennemi. L’objectif premier alors est d’affamer les assiégés (ceux qui défendent) et de les empêcher de s’échapper. La contrevallation vise à empêcher les assiégés de sortir ou de s’échapper tandis que la circonvallation cherche à contrer une possible armée de secours qui pourrait venir aider les assiégés. Vient ensuite l’usage de l’artillerie pour causer des dommages au mur avant que les soldats ne l’atteignent.  

Le siège moderne auquel nous assistons aujourd’hui est d’une autre nature. Le secrétaire général de l’ONU a averti que le Moyen-Orient était « au bord de l’abîme » et appelé Israël à autoriser l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, tout en réclamant au Hamas de libérer les otages « immédiatement » et « sans conditions ». « Chacun de ces deux objectifs est valable en soi. Ils ne doivent pas devenir une monnaie d’échange », a déclaré Antonio Guterres. 

La rédaction d’À priori(s)