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À quelques heures de l’annonce du prochain gouvernement, se pose la question du rôle des ministres et du premier d’entre eux. Paradoxalement, le mot vient du latin minister qui signifie le serviteur et s’oppose à magister, le maître. On retrouve cette signification dans le vocabulaire religieux pour désigner le prêtre, serviteur de dieu. Originellement, le mot s’apparente donc à la petitesse. Au XIIIè siècle, le mot ministre est introduit dans la langue française pour désigner la personne qui accomplit une tâche à la place d’une autre et qui trouverait son synonyme dans le terme ménestrier, le poète ambulant du Moyen-Age. 

Un ministre est littéralement le serviteur de l’Etat et nombreux sont ceux à avoir régulièrement insisté sur ce rôle car moins que le maître, le ministre obéit plus que ne donne des ordres. Face à la rumeur d’une femme Premier Ministre, la formule retenue sera « Madame la Ministre ».

Si la constitution indique que « le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation », réservant au président de la République un rôle d’arbitre, les faits présentent une situation beaucoup plus complexe. Quoiqu’il en soit, les défis du prochain gouvernement sont nombreux. Le futur Premier ministre devra gérer une majorité parlementaire probablement exigeante, attirant les convoitises des différents mouvements de la majorité présidentielle. Il n’est pas certain non plus qu’il puisse totalement choisir son équipe gouvernementale tant le Président souhaitera participer au « casting ». Il ne restera donc qu’à entériner sa composition… Jean-Pierre Chevènement résuma ainsi la situation lors d’une sortie médiatique bien connue « Un ministre, ça ferme sa gueule. Si ça veut l’ouvrir, ça démissionne. »

Pourtant, la loyauté dont chacun devra faire preuve et la rigueur dans la mise en mot et l’exécution des réformes seront des éléments clés de la réussite du quinquennat. 

Les nominations gouvernementales sont donc le premier grand test d’Emmanuel Macron. Espérons pour le pays qu’il réussisse et que chacun soit concerné par la même volonté de réussir, au-delà des égos personnels.

« Il est très vrai que, pour faire un puissant ministre, il ne faut qu’un esprit médiocre, du bon sens et de la fortune ; mais, pour être un bon ministre, il faut avoir pour passion dominante l’amour du bien public. Le grand homme d’État est celui dont il reste de grands mouvements utiles à la patrie. » Voltaire – 1694-1778 – Le Siècle de Louis XIV.

Delphine Jouenne