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Lors de son investiture pour un second et dernier mandat, le Président Emmanuel Macron a promis aux Français une “nouvelle méthode” de gouvernance pour les cinq années à venir. Conscient de la difficulté de la tâche mais déterminé à réaliser un mandat « utile » Emmanuel Macron avait déjà défendu, le soir de sa réélection, l’idée d’une « ère nouvelle » et « l’invention collective d’une méthode refondée ».

Méthode vient du grec methodos qui signifie le trajet, la route qui permet de prendre une direction. Telle Ariane, il nous faut donc un fil pour diriger nos pas et sortir du labyrinthe. La méthode est donc un ensemble de règles ou de procédés permettant d’atteindre un but. En philosophie, René Descartes, dans son Discours de la Méthode, dresse un guide pratique pour maîtriser ses risques, rendant fiables des probabilités afin d’accéder à la vérité. En entreprise, il faut à la fois mettre en pratique des capacités d’analyse, de synthèse mais également de classification et de comparaison. Car il n’existe pas une méthode mais des méthodes. Les entreprises sont amenées à synthétiser des expériences afin d’en tirer des bonnes pratiques à suivre selon un cadre balisé. La méthode vient donc répondre à la question « comment ? » qui intervient après la question « pourquoi ? ». Pour un dirigeant, la méthode permet également de donner un cadre de travail rigoureux et rassurant à ne pas confondre avec la rigidité.

La direction, le Président l’a laissée entrevoir : « réformer et réparer, en impliquant davantage les corps intermédiaires, fort délaissés pendant le quinquennat précédent ». La méthode se dessine aussi, celle de la concertation, de l’horizontalité, de l’humilité avec un regain d’intérêt pour des décisions éclairées par la science et une démocratie vivante plutôt que le culte de l’homme fort.

Si le nouveau parti du Président s’inscrit dans cette démarche de changement et s’intitule désormais « Renaissance », la volonté de nouveauté semble moins perceptible à travers la nomination d’Elisabeth Borne. Le changement de méthode peut se passer d’un renouvellement de personnalités mais ne doit pas être « la mobilisation de l’immobile » (formule de Friedrich Georg Jünger, dans La Perfection de la technique). La modalité ne doit pas devenir une finalité.

Confrontée aux crises économiques, sociales, sanitaires, géopolitiques, la France peut et doit s’élever à nouveau. L’impératif de réélection disparu, Emmanuel Macron va désormais s’employer à mettre ce changement de méthode au service d’un nouveau contrat productif, social et écologique avec la délibération comme socle de toute politique publique. C’est d’autant plus indispensable que que « face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement » – Francis Blanche.

Delphine Jouenne