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Alors que les élections législatives ont donné une couleur politique disparate à l’Assemblée nationale, la cheffe du gouvernement a été sommée de faire des propositions au président de la République pour établir une « feuille de route » dans la perspective de « la composition d’un nouveau gouvernement d’action ». 

Elisabeth Borne possède peu de marge de manœuvre et la phrase de Raymond Barre « oui aux partis politiques, non à l’esprit de parti » semble prendre tout son sens à l’aube de la nouvelle législature.

« Majorité » renvoie à l’expression majoritas, « supériorité », mais celle-ci est bien relative. Très vite, le chef de l’État s’est pourtant attaché à relativiser la situation politique notant que cette recherche de majorité est le « lot commun de nombre de pays européens » et que le camp présidentiel, avec 245 sièges sur 577, était plus proche de la majorité absolue que dans bien autres États-membres.

La situation va pourtant être complexe pour l’exécutif, obligé de trouver les 39 voix nécessaires sur chaque texte afin de rendre le pays gouvernable.

Les premiers tests législatifs interviendront très vite avec les mesures sanitaires à mettre en œuvre face à la recrudescence de l’épidémie de Covid-19, ainsi que le projet de loi sur le pouvoir d’achat, qui doit être présenté le 6 juillet en conseil des ministres.

Pour établir un agenda des réformes, en déterminant les alliés sur lesquels s’appuyer pour atteindre la majorité absolue, et ceux susceptibles d’entrer au gouvernement, en échange de leur coopération, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne devront, comme l’a évoqué le Président « œuvrer avec beaucoup de cœur, de volonté et d’optimisme ». Il n’est pas certain que cela soit suffisant pour tenir les cinq prochaines années.

Delphine Jouenne