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Malgré les annonces de ces derniers jours sur d’éventuelles négociations diplomatiques entre le pouvoir russe et les autorités ukrainiennes, 410 corps de civils ukrainiens ont été retrouvés ce week-end à Boutcha après le retrait des soldats russes. Ni la Russie, ni l’Ukraine ne semblent actuellement prêtes au compromis. Pourtant, samedi, Moscou avait accepté oralement les principales propositions ukrainiennes de négociation. Une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine était même évoquée pouvant se tenir en Turquie.

Il y a beaucoup de mythologie sur la diplomatie mais la diplomatie est rarement une alternative au rapport de force. Comment alors deux camps, qui considèrent le scénario militaire comme le scénario principal, peuvent-ils réussir à négocier ? Négociation vient du latin nec-otium, la négation du loisir, de l’introspection. Les affaires commerciales, de diplomatie, se placeraient donc en dehors des métiers classiques et seraient assimilés au fait « d’avoir à faire ». Les termes latins negociator ou negotians désignent par extension l’agent, l’intermédiaire. L’objectif de ces intermédiaires est-il toujours de trouver un accord ? Dans le cadre du conflit actuel, la Russie semble plutôt chercher un prétexte de bonne conduite amenant à justifier ses futures actions militaires face à l’Ukraine rejetant ses exigences.  

Espérons pourtant que le langage diplomatique réussisse à apaiser le langage des armes et gardons en tête la phrase issue du discours inaugural de John Fitzgerald Kennedy le 20 janvier 1961 “Ne négocions jamais avec nos peurs. Mais n’ayons jamais peur de négocier.”

 

Delphine Jouenne