Sexuel, scolaire, moral, de rue, cyber aussi…le harcèlement sévit partout. Alors que la lutte contre le harcèlement scolaire s’intensifie et que la parole des femmes se libère sur les violences sexistes et sexuelles subies en milieu hospitalier, 7 ans après le début du mouvement #metoo, quelle est l’origine de ce mot aujourd’hui omniprésent ?
Une fois n’est pas coutume, c’est dans l’ancien français et non dans le latin qu’il faut chercher l’étymologie du terme ‘harceler’ : référence à la herse, outil agricole servant à retourner la terre, la malmenant de manière répétée pour mieux la soumettre. Une métaphore agraire d’abord appliquée à l’éthologie pour désigner le comportement d’agression de certaines espèces animales envers d’autres, qui en est venue par glissement à être utilisée dans le cadre des relations humaines. Le harcèlement se définit alors comme « le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements qui : soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.«
L’agresseur en harcelant semble ainsi refuser de reconnaître en la victime un membre de sa propre espèce. Une déshumanisation imposée contre laquelle nous sommes nombreux à nous insurger aujourd’hui à travers les mouvements de libération de la parole tels que #metoo ou #balancetonporc. En écoutant les victimes et en reconnaissant socialement et juridiquement les préjudices subis, nous leur rendrons leur statut de sujet. Un combat permanent qui passe aussi, au-delà de la réponse judiciaire, par la prévention et l’éducation.
La rédaction d’À priori(s)