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Lundi 3 avril, Emmanuel Macron a annoncé un projet de loi sur la fin de vie d’ici la fin de l’été 2023. Cette annonce fait suite aux conclusions de la Convention citoyenne dédiée à ce sujet. 150 citoyens étaient amenés à se prononcer sur la légalisation de l’aide active à mourir, qu’il s’agisse de suicide assisté ou d’euthanasie. L’objectif du chef de l’Etat est de proposer un modèle français de la fin de vie, ce qui ne manquera pas d’alimenter les débats dans les prochaines semaines.   

Le deuil est une épreuve difficile, tellement difficile que son origine latine dolus a pour homonyme la douleur qui se traduit aussi pour la tromperie et la ruse. C’est à partir du XVIème siècle que l’on considère le deuil comme une épreuve dont la douleur s’atténue avec le temps.  

L’euthanasie affiche clairement sa signification construite sur le préfixe grec eu qui signifie bon, bien et thanatos que l’on peut traduire par s’éteindre, disparaître progressivement. Dans la mythologie, Thanatos, frère du sommeil, est un vieillard habillé de noir.  

C’est au XVIIIème siècle que l’on réfléchit à la mort douce, celle qui permet d’apaiser les derniers moments et c’est sous l’impulsion de la médecine britannique que l’on met en place les soins palliatifs, ceux qui cachent les peines. En effet, le palium latin est un manteau. Soulager la souffrance et accompagner la mort font partie de la vie.  

Pour les défenseurs de l’aide active au suicide, les patients devraient pouvoir bénéficier du droit inaliénable à partir dans la dignité et à disposer de soi-même sans causer de tort à autrui que soi-même. Pour ses détracteurs, le patient, quoi qu’il arrive et même dans la souffrance, conserve sa dignité. De plus, dans le cas de l’euthanasie, l’aide du personnel médical est nécessaire, ce qui est contraire à l’éthique de « non-abandon de patient » et pourrait devenir une incitation au désespoir. 

Ce sont donc deux positions qui s’opposent dans des débats particulièrement intimes et complexes. La fin de vie est une affaire personnelle qui touche chacun d’entre nous et qui amène à soulever de nombreuses questions délicates quand on traverse cette épreuve, que seules des réponses nuancées pourront soulager.  

Delphine Jouenne