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En ce 6 janvier, nous fêtons l’épiphanie également appelée le jour des rois. Une fois n’est pas coutume, nous vous proposons de revenir sur cette tradition si chère à nos amis boulangers.

L’Épiphanie vient du grec Epiphaneia dont le terme a été traduit en latin par apparitio (apparition). On trouve déjà la notion d’épiphanie dans la fête de la lumière sous l’antiquité et dans les fêtes romaines. Si l’on consulte le calendrier solaire, l’épiphanie s’inscrit dans le cycle qui commence au solstice d’hiver, le 22 décembre. Il s’agit de la nuit la plus longue, qui annonce le rallongement des jours et le retour de la lumière. C’est à partir du 6 janvier que les jours rallongent significativement, d’où la célébration de la manifestation de la lumière. Ainsi, dans l’antiquité romaine, une semaine avant le solstice d’hiver, on célèbre les Saturnales durant lesquelles maîtres, serviteurs et esclaves échangent leur rôle. On organise des repas, on échange des cadeaux, on offre des figurines aux enfants et on décore les maisons. Parmi les réjouissances, on élit un roi parmi les soldats, qui peut ordonner tout ce qui lui plaît. 

Dans le Nouveau Testament, le mot est utilisé pour désigner l’avènement du Christ et de son règne. Selon Luc, ce sont des bergers qui viennent rendre hommage à Jésus et selon Matthieu, ce sont des mages. Mais point de vigilance : un mage en grec peut désigner un prêtre perse ou mède, généralement réputé pour ses connaissances en astronomie et astrologie mais également un magicien dans un sens péjoratif. Les rois mages n’étaient pas, à l’origine, des rois mais de simples mages venus d’orient pour offrir à Jésus de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Trois présents pour des mages dont on ne sut jamais s’ils étaient véritablement trois. Selon certains textes, ces mages représentent les trois continents (l’Asie, l’Afrique et l’Europe), ou les trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhet. Sur une œuvre d’art antique, Melchior, vieil homme barbu, offre de l’or, symbole de la royauté. Gaspar, jeune au teint rouge offre de l’encens, symbole de la divinité, et Balthazar, barbu au teint sombre, offre de la myrrhe en signe de mortalité.

Ce n’est qu’à partir du XIIème siècle que les rois mages seront célébrés par l’Église et au XIVème siècle que l’on mangera la galette des rois dans laquelle on glissera une fève. Ce légume, facilement dissimulable est le symbole du solstice d’hiver mais également celui de la vie. C’est en 1875 que les premières fèves en porcelaine sont créées avec des modèles de poupées ou baigneurs. En France, chaque région a son gâteau et sa garniture : gâteau des rois en Provence, en Aquitaine et en Languedoc, pogne dans le Dauphiné, garfou en Gascogne et Béarn, galette des rois en Ile-de-France, et Dreykönigskuchen en Alsace…  

Delphine Jouenne