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Notre faisons face à un paradoxe. À l’heure où les Français ne cachent plus leur manque de confiance – voire leur défiance – à l’égard des corps intermédiaires (syndicats, organisations professionnelles, associations, partis politiques…), le dialogue – sous toutes ses formes – n’a jamais été aussi nécessaire. Pourtant, les « institutions de l’interaction » que sont, selon la définition de l’historien et sociologue français Pierre Rosanvallon, les susdits corps intermédiaires, n’arrivent plus à jouer leur rôle d’amortisseurs entre les citoyens et l’État, mais surtout entre les entreprises et les salariés*. Cependant, loin d’être une fiction dépassée, le dialogue social doit être au cœur du fonctionnement des organisations d’aujourd’hui comme de demain.

Du latin dialogus, provenant lui-même du grec ancien dialogos (« discussion »), « dialogue » combine le préfixe dia, qui signifie « à travers », « entre », et le suffixe logos, qui évoque « la parole », « le discours ». Apparu en français au XIème siècle, il désigne donc un discours articulé tenu entre différentes personnes permettant d’échanger des idées et des arguments via un processus de communication et d’écoute mutuelle.

Cette notion d’écoute, justement, est essentielle. À l’heure où les collaborateurs peinent souvent à trouver du sens autour de leur travail et que les inquiétudes vis-à-vis de l’avenir n’ont jamais été aussi nombreuses, il est essentiel qu’ils puissent se sentir considérés, compris et représentés dans les vues et les idées qu’ils formulent au quotidien. C’est grâce à cet échange constructif entre les partenaires sociaux et la direction que pourra se nouer une confiance renouvelée et, à travers elle, un élan collectif au service de la prospérité démocratique et économique.

Cette quête constante de l’interaction et du consensus de la part des dirigeants, des professionnels des ressources humaines, des syndicats et des collaborateurs eux-mêmes est primordiale pour que l’entreprise puisse pleinement devenir le lieu de « civilité » et d’expression qu’elle tend toujours plus à être.

La rédaction d’À Priori(s)

*Les (Bons) mots du travail, Delphine Jouenne, Éditions Enderby 2023