Après le clivage gauche-droite qui a animé la politique pendant de nombreuses années, nous sommes désormais confrontés au clivage démocrate/extrême qui a fortement secoué les élections présidentielles. Ce clivage qui n’a jamais été aussi fort qu’aujourd’hui laisse présager une nouvelle organisation politique opposant les extrêmes aux partis du centre réunis dans une coalition démocratique. Au risque de brouiller les messages, l’opinion semble, quant à elle, désabusée et le sursaut démocratique que nous avons constaté ces derniers jours témoigne d’une prise de conscience de la crise des repères idéologiques classiques.
Le terme clivage vient du néerlandais « klieven » qui signifie fendre. Le mot était utilisé par le passé par les diamantaires flamands pour désigner la découpe d’une pierre selon ses failles naturelles. Cliver c’est bien sûr fendre ou diviser mais en suivant une faille…déjà existante.
Afin d’éviter que le plus grand nombre se tourne vers les extrêmes, ne devrions-nous pas repenser l’offre politique et faire renaître naturellement cette opposition gauche-droite et ainsi redonner des repères à nos concitoyens ?
Les Français, dans leur majorité, attendent une redéfinition de l’espace politique afin de retrouver de la lisibilité et le goût de l’engagement qui fait tant défaut à l’heure actuelle.
« L’action politique doit être la sage-femme qui aide une société à mettre au monde le meilleur avenir possible. Son rôle est de sauver la mère et l’enfant. » André Maurois.
Delphine Jouenne