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Prenons le temps de se réjouir des bonnes nouvelles quand il y en a ! La faiblesse de la croissance et la forte inflation n’ont pas eu raison de la résistance du marché de l’emploi : les chiffres sont bons et nous ne devons pas bouder notre plaisir.  

Au premier trimestre, le nombre de chômeurs a légèrement diminué par rapport aux trois mois précédents, selon les chiffres publiés par l’Insee la semaine dernière. Le taux de chômage est resté stable à 7,1 % de la population active en France (hors Mayotte). Il retombe ainsi à un niveau jamais atteint depuis 1982, au début du premier septennat de François Mitterrand. Si cela fait 40 ans que le niveau du chômage n’avait pas été si bas les marges de progression demeurent et restent importantes. Le niveau est ainsi beaucoup trop élevé, à 16,6 %, chez les jeunes, le taux de chômage des 50 ans ou plus augmente de 0,2 points et la catégorie B de moins de 20 heures, donc des emplois « à très faible durée du travail et donc à précarité » augmente de +28,9 % sur un an.  

 Le terme chômage vient du latin caumare, qui signifie « se reposer pendant la chaleur » (du grec kauma, « chaleur brûlante »). Le mot caumare est lié à son homonyme « chaume », cette paille ramassée après la moisson, dont on lambrissait les toitures des maisons pauvres. Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que le « chômage » a fini par prendre le sens social qu’on lui connaît, notamment après une grave crise économique en 1846-1847. Celle-ci a laissé plusieurs milliers d’ouvriers sans emploi, ce qui a contribué à nourrir la révolution de 1848 contre la monarchie de Juillet. 

En anglais, un chômeur est « to be unemployed », en espagnol le « desempleo », en allemand « arbeitlos zu zein »… Ces langues n’ont pas de « chômeurs ». Dans ces pays le « unemployed » est vu comme la conséquence de « non emploi », alors qu’en France, cette même personne désigne d’abord celui qui ni ne produit ni ne cotise. 

S’il ne convient pas de parler de révolution aujourd’hui, le chômage apparaît comme caractéristique des économies modernes et son taux est toujours un marqueur particulièrement observé.  En conscience, le gouvernement ne « chôme » pas pour améliorer ces chiffres et atteindre son objectif de plein emploi - un taux de chômage autour de 5 %. Il mise notamment sur la transformation de Pôle emploi en France Travail avec un projet de loi dans les prochaines semaines ainsi que sur le plan de réindustrialisation annoncé par le Président de la République. Passer de Pôle emploi à France Travail n’est d’ailleurs pas anodin, puisqu’Emmanuel Macron souhaite remettre la France au travail, aujourd’hui où de nombreuses postes restent à pourvoir sans candidat disponible. Cette modification implique dans l’intitulé la responsabilité des chômeurs et le passage de l’emploi au travail pose de nombreuses questions sémantiques, entretenant un flou. 

Delphine Jouenne