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Le bouclier, ce symbole emblématique de protection et de défense, a traversé les siècles avec sa charge sémantique puissante. Du bouclier fiscal qui limitait les impôts à 50 % des revenus, au bouclier nucléaire protégeant des attaques, en passant par les mouvements de « levée de bouclier » exprimant une opposition farouche, le mot a revêtu de multiples significations au fil des époques. Son étymologie nous ramène au XIIIe siècle, où il désignait un « écu garni d’une boucle », symbole de protection pour les guerriers.

Ce bouclier a pu être « fiscal ». Introduit en 2007 Il avait pour ambition de protéger les contribuables, en limitant le poids des impôts sur leurs revenus. Mais cette mesure a rapidement suscité des débats passionnés, questionnant l’équité fiscale et l’impact sur les finances publiques, déjà. Finalement, le bouclier fiscal a été abaissé en 2011 avant d’être supprimé en 2013, illustrant la complexité de trouver un équilibre entre la protection des citoyens et la nécessité de générer des recettes fiscales pour l’État.

Il a également été « nucléaire » incarnant une toute autre dimension de protection, une garantie de sécurité face aux menaces extérieures. C’est un bouclier aux enjeux géopolitiques majeurs, tristement rappelé à notre souvenir aujourd’hui.

À travers le bouclier, c’est la question de la protection qui s’immisce. À l’aune de la crise énergétique actuelle, qui et comment faut-il protéger et à quel prix ?

Encore ministre du budget et des comptes publics, Gabriel Attal annonçait la semaine dernière une nouvelle étape vers la fin du bouclier tarifaire sur l’électricité au 1er aout, avec une augmentation des prix de 10%. L’objectif annoncé est la réduction des dépenses publiques face à un dispositif extrêmement couteux, que se voulait dès le départ temporaire. Ses détracteurs lui reprochent notamment un mauvais calibrage, tout comme le brouillage du signal-prix à l’heure où la sobriété s’impose.

Les « levées de bouclier » ne se sont pas faites attendre face à cette décision, dénonçant une mesure qui pourrait affecter durement les plus vulnérables. Dans ce débat, l’histoire du mot du « bouclier » résonne comme un écho, soulignant la complexité des enjeux auxquels nous sommes confrontés. Protéger, défendre, limiter, autant d’objectifs qui se télescopent.

La rédaction d’À priori(s)