19.06.23

Baccalauréat

La semaine dernière les lycéens planchaient sur l’épreuve de philosophie du Baccalauréat.  Le bac est à la fois un symbole, rendez-vous, baromètre, passage initiatique, relai de transmission. 

Étymologiquement, le mot baccalauréat a pour racine la locution latine “bacca laurea”, à comprendre littéralement comme « la couronne de laurier ». Une couronne qui se veut triomphale, corono triomphalis, qui honore et symbolise la gloire de celle ou celui qui la porte à la tête. Si l’on prend le mot bachelier, celui-ci repose sur le latin baccalarius et désignait le petit propriétaire foncier d’exploitations. Une origine qui commence avec François Ier souhaitant instaurer un ordre de chevalerie.   

Le « baccalauréat » ne deviendra l’épreuve puis le diplôme que l’on connait qu’au XIXème siècle. Napoléon Ier veut alors former les élites indispensables au fonctionnement du pays et, pour ce faire, créé les lycées.  

Le baccalauréat est en 2023 un symbole à de multiples égards. Il est à la fois une institution qui transcende les générations, éveille les passions et soulève des enjeux politiques. Car, au-delà des salles de classe, cet examen révèle les fissures et les aspirations profondes de notre société.  

L’éducation, sujet central de la construction individuelle comme du commun, de la nation, est un terrain de combat pour les idéaux et les ambitions politiques. Pas étonnant que chaque réforme du précieux sésame tourne vite à l’empoignade !  Il est aussi le baromètre de la réussite collective et de l’égalité des chances. 

39 : c’est le nombre de candidats accueillis lors de la première session du baccalauréat en 1809, tous issus de la haute bourgeoisie du pays. Depuis, l’examen sanctionne la majeure partie de notre jeunesse, avec des taux de réussite qui chaque année interrogent. Laissons sa chance à la dernière réforme, impulsée sous le quinquennat précédent, qui a instauré une partie de contrôle continu et un grand oral, lors d’années particulières durant lesquelles les règles sanitaires demandaient de revoir l’organisation classique des épreuves.

Delphine Jouenne