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Dans sa prise de parole du 17 avril, le chef de l’État, actant la réforme des retraites, a appelé de ses vœux « 100 jours d’apaisement, d’unité, d’ambition et d’action au service des Français » en référence aux cent premiers jours d’un quinquennat, censés faciliter l’adoption de réformes complexes et impopulaires. Or, ces derniers jours, Emmanuel Macron voit les syndicats redoubler de colère et multiplier les actions coup de poing. Après les grandes journées de grèves et de manifestations, ces derniers sont désormais passés à la mise en place de comités d’accueil visant à perturber les déplacements du président et des membres du gouvernement. Laurent Berger, toujours numéro 1 de la CFDT jusqu’en juin prochain, souhaite « casser la baraque » le 1er mai. Comment trouver ainsi la voie de l’apaisement quand la colère gronde un peu plus ?

Le terme apaisement n’a très certainement pas été choisi par hasard par Emmanuel Macron puisqu’il désigne la concorde, la tranquillité régnant dans les rapports entre deux et plusieurs personnes. On connaît l’attachement du président pour le terme concorde, employé à de nombreuses reprises. Pax, pacis en latin désigne le fait de passer une convention entre deux parties belligérantes, l’état de paix en résultant se disant otium. Apaiser désigne l’état de calme obtenu par la paix.

Alors que l’exécutif affiche sa volonté de redorer l’image du président et que la Première ministre présentera sa nouvelle feuille de route gouvernementale, lors du prochain conseil des ministres, la tâche s’annonce plus que difficile.Une date symbolique est pourtant en ligne de mire : le 14 juillet prochain, jour de fête nationale. Espère-t-on encore au sein du gouvernement une union nationale comme a pu l’évoquer Charles-Élie de Ferrières, député de l’époque, parlant de la fête de la fédération en 1790 : « C’était un spectacle digne de l’observation philosophique que cette foule d’hommes venus des parties les plus opposées de la France, entraînés par l’impulsion du caractère national, bannissant tout souvenir du passé, toute idée du présent, toute crainte de l’avenir, se livrant à une délicieuse insouciance. » A défaut d’insouciance, espérons déjà l’apaisement.

Delphine Jouenne