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Antisémitisme, racisme, antisionisme…nous sommes face à un déferlement de haine depuis le 7 octobre. Près de 105 000 personnes ont marché hier dans le calme et la cohésion pour dire non à cette situation. Il était cependant difficile d’accepter qu’un parti comme le Rassemblement national puisse être présent, comme il était tout autant difficile d’accepter qu’une partie de la gauche ne défile pas, niant ainsi la persistance de l’antisémitisme. Le conflit entre Israël et Le Hamas met en exergue les fractures que nous n’avions peut-être pas voulues voir en France. L’inquiétude est grande parmi nos concitoyens et des mots comme antisémitisme que nous ne voulions plus voir refont surface. Selon l’historien, Dominique Vidal, l’antisémitisme est « la haine des juifs, qui s’exprime sous des formes très diverses », quant à l’antisionisme c’est « la critique d’une pensée politique, celle de Theodor Herzl », qui a théorisé à la fin du XIXème siècle le concept qui vise à établir un Etat juif en Palestine. C’est donc l’opposition entre un ressentiment et une doctrine et la différence est grande.

Sémite vient du latin Sem, nom du fils de Noé qui, selon la Bible, vécut 600 ans et dont la postérité, avec celle de ses frères, forma tous les peuples de la Terre. C’est surtout l’ancêtre d’Abraham qui engendra Ismaël avec sa servante et Isaac avec son épouse. Du premier descendraient les Arabes et du second les Hébreux. Le mot désigne une personne qui appartient à un groupe ethnique originaire d’Asie occidentale dont les peuples parlent des langues apparentées dites sémitiques. Abusivement, le nom s’applique depuis 1884 aux Juifs seuls alors que le concept englobait aussi les Arabes.

Le mot antisémitisme est apparu en mars 1879 dans un pamphlet écrit par Wilhelm Marr intitulé La victoire du judaïsme sur le germanisme considérée d’un point de vue non confessionnel qui considérait que les Juifs sont un groupe ethnique ou racial voué au profit. L’auteur propose de remplacer la haine des juifs, Judenhaß, par antisémitisme. Il fonde le 26 septembre 1879 la Ligue antisémite. Double erreur de qualifier la haine des juifs d’antisémitisme puisqu’il assimile la langue et la race et il oublie les Phéniciens et les Arabes comme utilisateur des langues sémitiques. À la fin du XIXe siècle se développe un antisémitisme de droite qui voit dans les juifs apatrides les fossoyeurs de l’idée nationale, puis au XXe siècle l’antisémitisme prendra sa forme la plus horrible avec la Shoah.

A la suite des attaques du Hamas du 7 octobre 2023, en un mois, le ministère de l’intérieur a recensé plus de 1159 actes antisémites. La mobilisation d’hier doit nous faire prendre conscience de l’isolement des victimes du racisme mais aussi du sentiment de démostalgie tristement ancrée dans la société …

La rédaction d’À priori(s)