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Un mot que l’on redécouvre au détour d’un blocus de tracteurs aux portes de Paris, à la Une de nos journaux et dans la bouche de Gabriel Attal, qui a fait de cette crise son premier cheval de bataille.

Agriculteur, ou celui qui se consacre à l’agriculture, est un terme qui a remplacé peu à peu « paysan » pour éviter la connotation supposément péjorative associée à la campagne et à ses habitants mais aussi pour rendre compte de l’évolution du métier, avec la mondialisation et l’industrialisation. En dehors de la tâche productive qu’il décrit, ce nom recouvre des réalités sociales bien différentes et donc par nature difficiles à toutes adresser ensemble, du viticulteur au maraîcher, du grand céréalier aux petits éleveurs. Agriculteur est dérivé du latin agricultor, lui-même composé de ager, le champ et de colère… cultiver ! L’ironie est belle, puisqu’en ce moment-même c’est la colère que l’on cultive.

Oui, « les agriculteurs sont en colère », et les mesures annoncées par le premier ministre le 26 janvier semblent l’attiser au lieu de la calmer. Trop peu, trop tard ? Destinées à faire baisser la pression qui pèse sur l’agriculture française, prise entre les exigences nationales de qualité, la réglementation européenne et les accords de libre-échange, elles adressent une situation déjà ancienne que sont venues exacerber l’inflation et les ambitions (notamment écologiques) de la PAC… Comme si le contexte climatique ne suffisait pas, l’agriculture s’étouffe sous les politiques contradictoires, les montagnes administratives et l’arrivée sur le marché de denrées moins chères et moins contrôlées. Comment être rentable quand les exigences et les prix ne cessent de hausser, que le lait, le blé, les légumes du voisin sont produits et vendus à moindres frais ? Une fois la crise passée, une fois les tracteurs rentrés, sauront nous trouver l’équilibre entre la protection de notre agriculture, les accords européens et nos objectifs environnementaux ? Malgré le contexte inflationniste, le choix du consommateur aura certainement un rôle déterminant pour porter la voix de ceux qui nous nourrissent.

La rédaction d’À priori(s)