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Avec un taux de 26% l’abstention ne dépasse pas son record de 2002 établi à 28,4%. L’élection présidentielle est la seule, depuis 5 ans, à réussir à mobiliser plus de la moitié de la population française. « Voter est un droit, c’est aussi un devoir civique », rappelle chaque carte d’électeur. Droit de vote à 16 ans, consultation citoyenne lancée par l’Assemblée nationale, prise en compte du vote blanc, vote obligatoire, vote électronique… tout semble sur la table pour éviter de revivre les taux record d’abstention des dernières élections. Quoi qu’il en soit la récurrence de l’abstention peut être considérée comme un révélateur d’une crise de la démocratie participative. 

Les premières définitions que l’on trouve du terme abstention condamnent cette attitude. Dans l’article encyclopédique du Larousse de 1866, l’abstention telle qu’on la définit aujourd’hui « peut avoir pour unique cause la négligence, l’indifférence [et] doit être condamnée d’une façon absolue comme un égoïste oubli des devoirs envers la société ». Les Larousse de 1922 et de 1928 ajoutent la preuve et le blâme : « L’abstention politique qui a pour cause la négligence ou l’indifférence prouve un oubli égoïste et blâmable des devoirs du citoyen ». Le Grand Larousse encyclopédique de 1960 poursuit dans la même lignée : « L’abstention (…) traduit donc soit le désintérêt des citoyens pour les affaires publiques, soit le désir d’éluder une responsabilité ; l’un et l’autre sont signes et facteurs d’un mauvais fonctionnement des institutions démocratiques. La loi belge sanctionne pénalement le fait de ne pas voter ».

Ce n’est finalement que récemment que les dictionnaires ont adopté une définition plus neutre. Le dimanche 28 août 2021, Jean-Luc Mélenchon, dans son discours prononcé dans la Drôme devant ses militants soulignait : « L’Abstention est décidément un piège à cons ». Au-delà de l’expression imagée, les pouvoirs publics sont inquiets face au désintérêt des Français pour les élections. Et si jusqu’à présent, les élections présidentielles conservaient l’intérêt des votants, ils semblent de plus en plus nombreux à ne pas souhaiter exprimer leur suffrage même pour ce grand rendez-vous. Rendez-vous le 24 avril pour le second tour des élections présidentielles.

Delphine Jouenne