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Abondance, le mot est lâché en ouverture du conseil des ministres ce 24 août par Emmanuel Macron : « Nous vivons la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance. C’est aussi la fin des évidences. Et c’est aussi la fin – pour qui en avait – d’une forme d’insouciance ». Les réactions ne se sont pas fait attendre, les critiques formulées par l’opposition ayant été particulièrement virulentes…sans nuance. En 1973, lors des difficultés liées au premier choc pétrolier, Georges Pompidou faisait déjà appel à l’esprit d’économie du peuple français. Une diminution de la consommation indispensable pour traverser le pire. 

Risques, choc, menaces, incertitudes, les semaines et les mois à venir s’annoncent particulièrement complexes. La réalité est telle qu’il est parfois difficile de l’accepter…encore plus lorsque l’on peut flatter un électorat en mal de pouvoir d’achat.  

Nous sommes confrontés à la rareté et c’est un fait : difficulté d’approvisionnement énergétiques, manque de matières premières mais aussi manque de mains d’œuvre…il va falloir composer. La rupture que nous sommes en train de vivre est un nouveau défi auquel il faudra proposer des réponses adaptées.  

Abonder vient du latin ab et unda (l’eau), qui signifie affluer comme le courant d’une rivière. L’abondance énergétique a été le moteur de l’émancipation de ces dernières années, permettant de réels progrès. Or, le problème de ressources auquel nous sommes confrontés peut remettre en cause ce progrès, transformant de facto la crise écologique en urgence politique. Entre préservation de la liberté et renforcement de nos institutions protectrices, quels arbitrages mettre en œuvre ? Si l’on suit les préceptes d’Euripide, l’abondance est « un mot et rien de plus, le nécessaire suffit au sage ». Le Gouvernement et nos décideurs politiques vont devoir prendre des décisions qui ne pourront pas satisfaire le plus grand nombre et remettre au cœur de leur projet…la frugalité. 

Delphine Jouenne