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Chaos, c’est le mot que la rédaction a retenu cette semaine. Nous avons navigué entre le chaos de la terre qui a grondé en Turquie et en Syrie mais également celui imposé par nos représentants politiques à l’Assemblée nationale. Alors oui, le chaos de députés nous semble bien dérisoire en comparaison. Mais il est tout aussi représentatif de ce désordre et du vide dans lequel les politiques font circuler de nombreuses informations pour mieux nous perdre…

Le chaos grec est issu du vocabulaire cosmologique, ce vide primitif qui existait avant la création d’un monde organisé, le kosmos. À la différence d’Hésiode, le chaos dont nous parle Ovide dans Les Métamorphoses, induit le geste de verser, un mélange où les éléments sont versés ensemble. Ce mélange, dynamique, s’oppose au chaos décrit par Hésiode, qui lui réfère par l’étymologie employée à une « béance ». Nous retrouvons donc bien cette notion de chaos, cette béance de la Terre qui s’est ouverte et qui a tremblé la semaine dernière.

Dans la Bible, avant que Dieu ne crée la lumière, la Terre était sans forme et vide. Le chaos symbolise un abîme sans fond car pour devenir Kosmos, il faut le souffle de Dieu. Nous ne sommes pas très loin du terme tohu Bohu qui nous vient de la Genèse, puisqu’il s’agit de l’adaptation de tohou wabohou, terme hébreu biblique qui représente le chaos primitif, état initial de la terre, avant l’intervention de Dieu pour organiser sa création.

Petit à petit, le terme s’est laïcisé et même politisé puisque Voltaire parlera de chaos politique…et aujourd’hui, on nous parle de bordel ou de bordélisation au regard des débats à l’Assemblée.

Pour Oscar Wilde, « Sans ordre, rien ne peut exister – sans chaos, rien ne peut évoluer. De nos jours, les gens connaissent le prix de tout et la valeur de rien. ». À méditer, tant les jours à venir s’annoncent complexes voire périlleux…

Delphine Jouenne