Accepter le handicap par le sport
Certains « points de bascule » peuvent être tragiques. Ce fut le cas pour Charlotte Fairbank en juillet 2007. Lors de vacances dans le sud de la France, Charlotte joue avec des amis lorsqu’un ballot de foin lui tombe dessus. Elle a 15 ans et devient paraplégique.
Rapidement après le choc vient la nécessité de vivre avec le handicap. Aucun accident ne s’accepte facilement, quel que soit l’âge. Pour l’aider, Charlotte peut compter sur deux choses : « le temps et l’entourage ». En effet, il a fallu apprivoiser, dompter, accepter ce nouveau corps. Dans cette épreuve, sa famille, comme ses amis, ont été un soutien indispensable et indéfectible. Mais c’est bien le sport qui fut pour Charlotte « le déclic final pour être complétement à l’aise et autonome » avec son handicap.
Lors de sa rééducation après l’accident, Charlotte teste différents sports comme le basket-fauteuil et la natation. Elle se focalise aussi sur sa scolarité. Après un baccalauréat S, elle poursuit des études de droit à l’université de Southampton, en Angleterre. Elle fait la connaissance, lors d’un match, d’un joueur de tennis-fauteuil, qui la pousse à essayer. Partie en Argentine, en 2016, pour faire du bénévolat, Charlotte y rencontre le sélectionneur national de tennis fauteuil, qui l’invite à s’entraîner avec son équipe. La carrière de Charlotte Fairbank dans le tennis-fauteuil est lancée. « Le tennis fauteuil est aussi et surtout une histoire de rencontres avec d’autres joueurs dans une même situation qui sont autant de modèles et de sources de motivation. »
La route vers le succès
Charlotte entame alors une ascension rapide. Un an plus tard, elle remporte son premier tournoi à Florence (Italie) puis vint la sélection pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 : « je me souviens encore de l’émotion magique, unique, ressentie lorsque j’ai reçu l’appel de la Fédération ». Tokyo fut pour Charlotte une expérience « inoubliable, incroyable » avec la découverte du village olympique et de l’esprit singulier qui anime cette compétition mondiale.
Même si le Covid, toujours présent, empêchait d’aller supporter les autres « camarades des équipes de France », cette première expérience olympique fut particulièrement enrichissante. Elle représente surtout une nouvelle étape sur le chemin d’un objectif désormais avoué : les Jeux paralympiques 2024 de Paris. Charlotte l’admet, il fut difficile de trouver une nouvelle source de motivation après Tokyo car « le boost d’adrénaline chute après les jeux », mais elle est désormais « prête à affronter cette nouvelle échéance ».
Une ambassadrice exemplaire
Charlotte n’a jamais oublié ses premières difficultés pour s’accommoder du handicap. Elle qui a bénéficié du soutien d’associations, de sponsors, a décidé d’aider à son tour et de s’investir pour les autres.
C’est dans ce cadre qu’elle participe activement à l’association britannique Back Up Trust pour faire passer un message essentiel à savoir combien le sport est important pour vaincre le handicap.
C’est avec le même état d’esprit de solidarité qu’elle est devenue en mars 2022 Ambassadrice G7 Access, le service de mobilité dédié aux personnes en situation de handicap que propose depuis 2004 le leader français des taxis. L’accessibilité des lieux et des transports est malheureusement un aspect de l’espace urbain encore trop délaissé aujourd’hui qu’il s’avère primordial d’améliorer à l’échéance des JO 2024 dans une ville chargée d’histoire comme Paris.
Sensibilisation et pédagogie sont ainsi les nouveaux combats de Charlotte…en attendant les prochaines victoires.