Deux femmes, deux profils singuliers, unies par une histoire familiale inspirante. Derrière Les 3 Chouettes, Delphine Dubois, diplômée de l’ESCP avec une majeure entrepreneuriale, et Elodie Germain, ancienne journaliste reporter d’images et réalisatrice pour France Télévisions et M6 notamment. Si la première a forgé son parcours au sein de grandes entreprises telles que Procter et Gamble, portant en elle un profond désir d’entreprendre, la seconde a trouvé sa voie vers l’entrepreneuriat à travers sa passion pour la cuisine.
Le destin les a réunies lorsqu’Elodie a croisé la route de son compagnon, le frère de Delphine, scellant ainsi leur aventure commune.
Autour des repas familiaux, l’amour du bien-manger s’est associé à une prise de conscience sur les problématiques de délocalisation des denrées et de déconnexion vis-à-vis de l’alimentation. Comme le souligne Elodie Germain :
« C'est ce désir d'avoir un impact positif et de contribuer au changement du modèle agroalimentaire à bout de souffle qui a été le point de départ de notre aventure entrepreneuriale. »
Elodie Germain
Une réponse à la délocalisation des condiments
Dès l’été 2016, Les 3 Chouettes sont distribuées à la Grande Épicerie du Bon Marché, puis dans les épiceries fines avant de faire leur entrée au sein des réseaux bio comme Naturalia.
Pour démocratiser l’accès à leurs produits et les rendre accessibles au grand public, Elodie et Delphine lancent quelques années plus tard Mazette !, une seconde marque destinée à la grande distribution, présente aujourd’hui chez Monoprix notamment: « notre but c’était de mettre nos pickles à côté du pot de cornichon indien pour dire, regardez il existe une alternative française et originale qui s’adresse aux assiettes de demain. » appuie Delphine Dubois.
« Notre but c'était de mettre nos pickles à côté du pot de cornichon indien pour dire, regardez il existe une alternative française et originale qui s'adresse aux assiettes de demain. »
Delphine Dubois
Démocratiser l’accès de leurs produits au plus grand nombre
Désormais en grande distribution, leur objectif est d’étendre leurs réseaux de production. Un rapprochement avec un acteur plus important est à l’étude pour produire à plus gros volumes à des tarifs abordables. « Nous comprenons l’importance du prix pour les consommateurs attentifs à leurs dépenses et travaillons à rendre nos produits plus accessibles tout en préservant leur qualité. Même si aujourd’hui notre discours n’est pas d’inciter à rogner sur les dépenses alimentaires, on souhaite que les gens aient conscience de payer au juste prix, c’est important. »
Face à la désaffection récente pour le bio, les entrepreneures restent convaincues de son avenir à long terme. En pleine crise agricole, elles expriment leur soutien aux agriculteurs, appelant à une exception agricole française sur le modèle de l’exception culturelle : « ils sèment, ils élèvent, ils travaillent pour nous nourrir tout en étant peu considérés et pour la plupart mal rémunérés alors qu’ils sont indispensables au bon fonctionnement de notre société», commente Elodie Germain. Elle revendique aussi la mise en place de quotas d’importation avec un système de surtaxe et une TVA réduite pour les légumes de France et même nulle si les denrées sont bio et françaises. “Les agriculteurs qui font un effort pour limiter leur impact sur l’environnement, ça se paye » soutient l’entrepreneure.
Avec un chiffre d’affaires de 1,3 million d’euros et une équipe de 7 collaborateurs, Les 3 Chouettes poursuit son aventure avec passion, détermination et le désir constant d’avoir un impact positif dans le monde de l’alimentation.