« Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde. », soulignait Bertol Brecht dès 1941. Cette citation du célèbre dramaturge allemand est hélas encore d’actualité. En effet, depuis quelques semaines, le poison de l’antisémitisme se répand à nouveau sur notre sol. Des étoiles de David sont apposées sur des murs, des croix gammées tagguées, des écoles juives sont visées par des alertes à la bombe…
Depuis le 7 octobre dernier, des esprits malveillants qui confondent tout croient bon de donner libre cours à leur haine. Une haine qui, au-delà de susciter la terreur et de heurter, nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire. Car oui, tous les agissements évoqués plus haut s’inscrivent dans une longue et sinistre tradition d’oppression de la communauté juive, celle des pogroms.
Le mot vient du russe pogrom qui désignait, sous le régime tsariste, un mouvement populaire antisémite encouragé ou toléré par les autorités et accompagné de pillages et de massacres et par extension, un violent soulèvement contre une communauté juive. Le mot est dérivé du verbe « gromit » qui signifie tonner, saccager, piller, dérivé de grom, le tonnerre. Le préfixe po– indique la notion d’achèvement de l’action. Il est apparenté au latin po-de ponere (poser). L’anglais pogrom est attesté depuis 1882. Le mot introduit en français avec un sens historique a pris par extension le sens de « soulèvement meurtrier avec pillage suscité par le racisme ».
Ne détournons pas le regard : les actes que nous déplorons aujourd’hui ont bien lieu en France. En visant les Juifs, c’est bien entendu toute la communauté nationale qu’ils ciblent. Combien de temps allons-nous encore les tolérer ? Ne serons-nous donc jamais débarrassés de la gangue de l’antisémitisme et du racisme ?
Parce que nous ne savons que trop bien où mènent ces agissements, il faut une réponse forte des pouvoirs publics. Une condamnation ferme et sans ambiguïté de toute la scène politique. La sanction pénale, elle, doit être exemplaire. L’intégrité de nos compatriotes juifs est menacée et notre vivre-ensemble est mis en péril, ne tergiversons pas.
La rédaction d’À priori(s)