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Elle est attendue par tous et pas seulement par les confiseurs, nous parlons bien de la trêve… Espérée par les galériens des transports en commun, la trêve est sur les lèvres de tous les Français. L’expression trêve des confiseurs remonte à la seconde moitié du XIXème siècle après de longues séances de débats à l’Assemblée nationale durant le mois de décembre. Les hommes politiques avaient décidé d’interrompre des sessions mouvementées pour ne pas troubler l’activité économique à la sortie de la guerre contre la Prusse.

Trêve est issu du francisque treuwa qui indique littéralement « la sécurité ». Cette même origine a donné le mot true en anglais « vrai ». Dès les premiers textes, ce mot est rattaché au domaine militaire, avant de prendre le sens figuré de relâche. Une trêve se décide de plusieurs manières : volonté d’un belligérant de faire une pause, entente entre combattants ou intervention d’un tiers.

Et les confiseurs dans tout cela ? Dérivé du latin conficere, ce terme a pris la signification de préparer. On retrouve le terme confire en tannerie pour désigner une étape de la préparation des peaux. Progressivement, l’usage a limité son utilisation au domaine de la préparation en cuisine et plus spécifiquement des fruits. On retrouve cette origine dans le mot confiture, fruits cuits dans le sucre. Quant au confiseur, longtemps en concurrence avec le confiturier, il désigne l’artisan qui vend des sucreries.

Quand on évoque la trêve, on pense forcément à celle de Noël 1914, première année de la Grande Guerre. Ce jour-là, sur le front Ouest notamment, un petit miracle se produisit. Soldats allemands et français décidèrent mutuellement de déposer les armes, de sortir des tranchées qui malmenaient leurs corps et de se rencontrer. Négociées parfois la veille de Noël, voire, le jour même, ces trêves furent l’occasion, autour de sapins apportés dans les tranchées allemandes, de réunir, le temps d’un instant, les combattants, devenus de simples hommes. Ce moment de grâce permit l’échange, mais également la recherche des corps des camarades tombés au combat.

La trêve des confiseurs s’impose donc comme une parenthèse d’humanité attendue par les petits, comme les grands.

Delphine Jouenne