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07.03.22

Sondage À priori(s) & Happydemics – Les Français et l’Enseignement supérieur

       Les Français sont convaincus que l’Enseignement supérieur doit être un sujet prioritaire dans le débat public - ils sont d’ailleurs moins de 10% a en avoir une mauvaise image. Néanmoins, les défis identifiés restent nombreux, notamment pour les Universités, afin d'améliorer leur image et renouer avec la performance et l'excellence...

1. Enseignement supérieur : une nébuleuse pour les Français

Les Français sont convaincus que l’Enseignement supérieur doit être un sujet prioritaire dans le débat public et qu’il n’est pas assez présent – ils sont d’ailleurs seulement 9% a en avoir une mauvaise image. 

Ces premiers constats permettent de mesurer l’attachement des Français au système des universités, qui a souvent été une source d’excellence. Ce prestige semble pourtant s’essouffler et les universités n’arrivent plus à se distinguer dans l’univers de l’Enseignement supérieur, de plus en plus dense et complexe. Cela se perçoit dans l’enquête qui exprime une méconnaissance du système, que ce soit sur les parcours, le fonctionnement ou le financement des universités : près d’un tiers des Français déclare ne pas bénéficier d’assez d’informations sur ces sujets et 1 français sur 5 n’a même aucune opinion tranchée sur le sujet.

2. L’université en France, le reflet d’un modèle méritocratique en perte de vitesse

Le sujet des universités intéresse principalement les premiers concernés, déjà diplômés et classes supérieures. Est-ce le signe que l’Université française ne joue plus son rôle d’ascenseur social ? L’Université est-elle toujours un outil public au service d’un idéal méritocratique ?

Plus de 20 % des étudiants français sont désormais inscrits dans des établissements d’Enseignement supérieur privés dont les effectifs croissent cinq fois plus vite que dans l’Enseignement supérieur public depuis une dizaine d’années. Ceci témoigne d’un système public en perte de vitesse qui doit trouver les solutions pour renouveler son image et redonner un élan à ses parcours académiques.

3. Un paradoxe : si les Français restent attachés à l’Université, ils constatent qu’elle ne prépare pas assez à l’insertion professionnelle et accuse un certain retard vis-à-vis des évolutions du marché de l’emploi.

Les parcours universitaires ne sont plus synonymes d’excellence pour le plus grand nombre même si certaines filières restent reconnues à un niveau international.

La qualité des enseignants, souvent moins rémunérés que dans les écoles privées, et le manque de moyens semblent empêcher les universités de se doter des infrastructures et des ressources humaines nécessaires à la bonne préparation des élèves pour le monde du travail.

Enfin, le cloisonnement encore trop important entre universités et monde de l’entreprise freine les passerelles indispensables à la bonne adéquation entre offre de travail et demande.

4. Un sentiment d’abandon chez les nouvelles générations

Un meilleur accompagnement des étudiants pendant leur cursus universitaire est plébiscité par la majorité des Français pour faire face au décrochage et au sentiment d’abandon. Moyens financiers, perspectives d’emploi…les Français font le constat de jeunes générations souvent livrées à elles-mêmes face à la préparation de l’avenir. Le système universitaire français semble condamné à se recentrer autour des besoins étudiants, avec comme priorité la lutte contre les difficultés financières des étudiants.

5. La réforme de Parcoursup : un échec ?

Le sentiment d’abandon qui éloigne les étudiants du système universitaire ne semble pas avoir été amélioré par les dernières réformes (loi Orientation et réussite, plateforme Parcoursup), qui n’ont pas réussi à pallier le manque de lisibilité et d’accessibilité du système universitaire.

6. La question du financement doit être au coeur des prochaines réformes mais les contours de l’action restent flous

Le financement des universités reste le cœur du problème pour une majorité de Français.
Quand on aborde en revanche les pistes de solutions, celles-ci sont multiples. Si les Français jugent, pour 25% d’entre eux, important d’augmenter le financement public, ils sont encore plus nombreux (37%) à défendre l’idée d’une collaboration accrue entre le monde académique et les acteurs privés. Avec un bémol sur ce dernier point, il n’est pas partagé par les plus jeunes.

Les belles intentions budgétaires affichées par les responsables politiques année après année depuis dix ans restent largement lettre morte, et la France demeure en queue de peloton des pays développés pour l’effort collectif de financement des formations supérieures. Notre pays n’a pas réellement tranché entre financement par une hausse des frais de scolarité ou par un effort plus important de l’Etat. Ainsi, la situation française s’est dégradée, avec les conséquences les plus négatives pour les plus modestes. Prétendre rivaliser avec les meilleurs systèmes d’Enseignement supérieur et de recherche au monde implique pourtant de se donner les moyens de sa politique.

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